Cet été, le salon Coiffure Uni-Coupe situé au pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval s’est associé au mouvement Green Circle, qui a pour mission de rendre durable l’industrie de la beauté d’ici 2020.
Le gaspillage de produits dans l’industrie de la coiffure est, certes, l’un des plus grands fléaux du domaine. Il s’agit d’ailleurs de la principale préoccupation de certains établissements. La copropriétaire du salon Coiffure Uni-Coupe, Audrey Rodrigue, témoigne : « On jette beaucoup dans les salons, papiers d’aluminium, les restes de coloration, les tubes des produits, les cheveux (…) Il y a beaucoup de matières qu’on peut réutiliser». Pour réduire cette perte, Green Circle récupère les produits utilisés, à l’exception des produits défrisants, jugés trop chimiques.
De son côté, Sébastien Simard, coiffeur et étudiant à l’Université Laval, a entendu parler du mouvement écologique dans un cours à l’hiver 2016. Il a immédiatement proposé l’idée aux sœurs Rodrigue, grandes patronnes du salon Coiffure Uni-Coupe. Ces dernières étaient septiques et se sont beaucoup questionnées sur l’avenir vert du salon avant d’accepter. En s’associant à Green Circle, la succursale devait s’investir à donner un dollar par transaction. Il s’agit d’un frais qui est ajouté à la facture et qui est ensuite envoyé à l’organisme à but non-lucratif pour contribuer à la recherche sur le recyclage des produits de beauté.
L’entreprise a donc réalisé une étude de marché auprès de leurs clients et des étudiants de l’Université Laval pour savoir s’ils étaient en accord avec l’idée. De plus en plus axé sur le développement durable, le campus s’est prononcé totalement ouvert à l’idée. Audrey Rodrigue rappelle que son équipe a fait un bon choix : « depuis qu’on l’a instauré, on a eu aucun mauvais commentaire ».
De nouvelles utilisations aux produits
À l’aide des produits récupérés et des montants amassés sur les transactions, le mouvement Green Circle investit dans la recherche et le développement pour s’assurer du rendement vert des salons de beauté. Le but : prendre les produits qui sont habituellement jetés et en trouver une nouvelle utilisation.
La recherche n’est pas seulement conçue autour du milieu de la coiffure. Elle touche également plusieurs autres surfaces tels que l’industrie du textile, l’environnement et les matières premières. Tous les produits que l’organisme environnemental ontarien collecte sont transformés pour aider un autre secteur. Par exemple, les cheveux que la plupart des salons ne conservent pas sont ensuite transformés en coussins. Ceux-ci sont distribués dans les foyers et aux réfugiés et sinistrés du Canada.
De plus, le cuir chevelu aiderait à la conservation de l’environnement. Des recherches ont permis de créer un filtre fait de cheveux, qui est ensuite déposé dans les étendus d’eaux où il y a eu des déversements de pétrole. Ces dispositifs conservent ensuite le pétrole et laisse l’eau nettoyée en ressortir.
Audrey Rodrigue trouve important de pouvoir aider la recherche, puisque sans elle, on ne réussirait pas, par exemple, à découvrir que « les restants de produits de coloration sont brûlés à haute intensité, pour ensuite récupérer la chaleur et vont l’utiliser pour faire d’autres matières premières. » Selon elle, cette association avec Green Circle est un bel avancement dans l’industrie: « On est vraiment un salon vert maintenant ! »