Photo : Élia Barbotin

Québec solidaire et Option nationale fusionnent

Réunis au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval dimanche soir, les membres d’Option nationale ont voté à 90,7 % en faveur d’une fusion avec Québec solidaire. Victoire en demi-teinte, considérant que des 300 membres ayant confirmé leur présence, seulement 209 d’entre eux se sont prononcés, après que des dizaines de membres-vétérans aient claqué la porte du rassemblement.

« On vient d’écrire une page d’histoire, mais surtout de créer un rassemblement d’indépendantistes capables de se parler, qui s’entendent pour avoir une approche claire, assumée, confiante pour la souveraineté, pour un Québec progressiste », a lancé le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, après l’assemblée.

Ce dernier estime avoir senti une cohésion réelle avec ses membres, en faveur d’un projet d’union. « J’ai hâte de travailler avec tout le monde, et c’est ce que j’ai senti aussi dans la salle, poursuit celui qui est également professeur en philosophie au niveau collégial. Les membres de notre parti ont hâte de rencontrer les gens de Québec solidaire, qu’on travaille ensemble pour la prochaine élection générale. »

Des propos qui tranchent toutefois avec les quelques dizaines de membres indignés d’Option nationale ayant quitté le congrès, dénonçant un noyautage « pro-fusion » à l’interne. Celui-ci aurait notamment été orchestré par de nouveaux membres, arrivés récemment dans le parti avec l’idée principale de réaliser la fusion.

L’un des anciens présidents d’Option nationale sur place, Jocelyn Beaudoin, s’est dit très déçu et frustré de ce qu’il a appelé « un score stalinien ». Il estime que les 90,7 % recensés ne valent absolument rien.

De son côté, le président de la commission politique d’Option nationale, Denis Monière, souhaite carrément élaborer la création d’un nouveau parti indépendantiste d’ici les prochaines semaines.

GND tout sourire

C’est un Gabriel Nadeau-Dubois tout sourire, « fier et déterminé », qui s’est présenté devant les médias en fin d’après-midi sur le campus de l’Université Laval. « C’est un verdict très clair, même Stéphane Dion trouverait ça clair je pense », a-t-il lancé à la blague.

Il s’est ensuite directement adressé aux membres d’Option nationale, dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook. « Je veux leur dire bienvenue, et que maintenant, vous êtes chez vous, dans votre maison, explique-t-il. Dorénavant, au Québec, les indépendantistes-progressistes ont une belle et grande maison, qu’il faut continuer è construire. »

L’ancien leader étudiant a également souligné la création « d’un nouveau véhicule politique clairement progressiste et clairement féministe », qui se présentera dans les 125 circonscriptions québécoises lors des prochaines élections provinciales.

« J’ai très hâte de partir en campagne, avec Sol, avec Manon [Massé], avec tous les militants d’ON et de QS qui sont maintenant réunis, dit Gabriel Nadeau-Dubois. C’est un rendez-vous lors de la prochaine campagne, et dès les prochains mois, on commence le travail. »

« On va être sur le terrain, avec un vrai projet de société, ajoute-t-il. C’est notre principal avantage par rapport à nos adversaires. Ce n’est pas un demi-projet, mais un projet cohérent, avec une vraie volonté de changement. »

Transition

Reste toutefois une mission de taille à accomplir pour les deux partis : entamer une transition simple et efficace, et surtout être en mesure de la réaliser d’ici au lancement de la prochaine campagne électorale.

Pour ce faire, un comité officiel formé de représentants de Québec solidaire et d’Option nationale devra assurer la cohésion à l’interne entre les deux mentalités des formations politiques. Une tâche qui s’annonce ardue, si on se fie aux réactions de certains fervents partisans d’Option nationale, hier.

Optimistes malgré tout, les porte-paroles et chefs des partis respectifs, Gabriel Nadeau-Dubois et Sol Zanetti, se sont dits prêts à faire face aux tensions, et à expliquer aux membres les raisons d’une telle fusion.

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