Le STEP et le harcèlement en milieu de travail

La question du harcèlement des étudiants en milieu de travail était au coeur du 5 à 7 du Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux de l’Université Laval (STEP) qui se tenait le mardi 8 novembre dernier au Café Fou AELIÉS. 

Des dizaines d’étudiants ont assisté à cette conférence présentée par le STEP, l’AFPC-Québec, la CADEUL et l’AELIÉS. Durant une vingtaine de minutes, plusieurs intervenants se sont présentés au micro pour parler du harcèlement en milieu de travail universitaire sous ses plusieurs formes.

« Un étudiant sur six est victime d’harcèlement dans son cheminement universitaire en milieu de travail. On parle d’harcèlement psychologique, ça peut être des courriels qui vont être insultants pour la personne en disant qu’elle fait mal son travail, ou encore du harcèlement sexuel et même physique. On parle de tous les harcèlements qui touchent la relation de vulnérabilité », explique le président du STEP Samuel Dinel.

Initiative partagée

La vice-présidente exécutive de l’Alliance de la Fonction Publique du Canada, Magali Picard, soutient que l’important est de parler du harcèlement.

Quant à elle, la présidente de la CADEUL, Vanessa Parent, ne tolère aucun écart. « Aucune situation de harcèlement, même temporaire, ne doit être acceptée comme telle », lance-t-elle.

« On va s’en occuper. Le fléau sera une priorité dès à présent. On vous écoute, on travaille avec nos dirigeants de nos sections locales pour trouver des solutions », exprime Mme Picard, devant l’assemblée présente au Café Fou AELIÉS.

La directrice de prévention et d’intervention en matière de harcèlement, Josée Laprade, était l’une des spectatrices à la présentation du STEP. Selon elle, le harcèlement est aujourd’hui un phénomène social. « Ce n’est pas parce que les gens le permettent. Si les gens se levaient et disaient “là c’est assez”, on aurait moins d’harcèlement. » Elle souligne en ce sens que la mobilisation étudiante permet de changer les choses.

Des chiffres qui font sourciller

L’Alliance de la Fonction Publique du Canada a effectué un sondage récemment sur ce fléau social important, et ce, auprès des travailleuses et travailleurs étudiants. En l’espace de deux semaines, 330 répondants ont témoigné.

« Soixante pour cent des femmes disent vivre du harcèlement de leur superviseur immédiat ou de leur professeur », mentionne Magali Picard, visiblement outrée de la situation.

De son côté, la présidente de l’AELIÉS, Milène Lokrou, reconnaît que, malgré l’absence de statistiques, il y a un problème bien réel. « S’il n’y a pas vraiment de chiffres officiels quant au nombre de dénonciations qui sont faites par les étudiants envers leur professeur et ceux qui les encadrent, nous on le sait de manière informelle », lance-t-elle.

Le STEP en quelques mots

Le Syndicat représente tous les étudiants qui sont employés par l’Université Laval. Il ne s’agit pas nécessairement de tous les étudiants; le STEP juge que, chaque année, environ 5300 membres lui sont affiliés.

Qui sont les étudiants concernés par ce syndicat ? Tous les étudiants qui ont des contrats avec l’Université Laval. Que ce soit pour un contrat de courte durée ou de longue durée, les étudiants travailleurs à l’Université Laval sont automatiquement affiliés au STEP.

Malgré l’existence depuis 10 ans du STEP, Samuel Dinel reconnaît que l’organisme en est encore à l’étape de faire légitimer son existence. « Les membres changent constamment, donc il faut qu’on trouve une façon de s’installer et de se pérenniser », dit-il.

Sans oui, c’est non !

En collaboration avec la CADEUL et l’AELIÉS, le Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement (CPIMH) continue de travailler fort, encore cette année, sur sa campagne Sans oui, c’est non, afin de dénoncer les violences sexuelles. Il semble toutefois essentiel de s’attarder aux plusieurs autres types de harcèlement : psychologique, sexuel et discriminatoire.

« En 2017, nous allons avoir une nouvelle campagne sur le harcèlement psychologique », soutient d’ailleurs la directrice du CPIMH Josée Laprade.

Consulter le magazine