5 questions avec La Patente, atelier coopératif

Fondée il y a deux ans, La Patente est une coopérative de solidarité offrant des ateliers de fabrication collectifs et partagés pour tous. Situé dans le secteur Limoilou, l’endroit constitue un espace unique pour plusieurs étudiants de l’Université Laval et citoyens de la ville de Québec. Impact Campus a rencontré son directeur général, Maxence Joseph, afin de discuter des orientations de l’organisme.

Qu’est-ce que la mission de votre groupe ? 

Il s’agit en fait d’un atelier coopératif qui s’inscrit dans la même lignée que les FabLab et les MakerSpace comme La Fabrique à Sherbrooke ou La Remise à Montréal. C’est vraiment d’avoir une place où les gens peuvent venir travailler le bois, le métal, le textile et bien d’autres matériaux. On s’est rendu compte que ça prenait un accompagnement pour que les gens puissent acquérir les connaissances pratiques et techniques sur ce qu’est le travail en atelier.

Chacun voulait faire son projet, mais n’avait pas la base pour ça. On a donc commencé à donner des séances de formation en brassage de bière, fabrication de savon, soudure, couture, ébénisterie, etc. Des cours de base qui permettent aux gens de découvrir comment ça fonctionne.

À quoi ressemble votre dialogue avec la communauté universitaire ? 

On a une relation particulière avec l’Université Laval. Beaucoup de professeurs, de chargés de cours et d’étudiants viennent nous voir au quotidien. Il y a également beaucoup de projets campus. Dernièrement, il y a eu les collectif Les Malcommodes, en architecture, mais aussi le comité responsable du SPOT (Sympathique Place Ouverte à Tous) qui est venu nous voir. On conserve beaucoup de liens aussi avec l’Établi, du département de foresterie.

Ultimement, il y a beaucoup de forces vives de l’université qui fréquentent La Patente. C’est une question d’intérêt. Les gens qui sont intéressés par ce type de place ont une attitude particulière et ce sont souvent des universitaires, des objecteurs qui cherchent un endroit pour développer leurs compétences manuelles.

D’où est venue l’idée de créer cet organisme ? 

À la base, ce sont plusieurs artisans qui, ensemble, ont fait le constat qu’il n’y avait pas vraiment d’atelier abordable pour la population manuelle dans Limoilou. Au début, la clientèle qu’on avait, c’était vraiment de jeunes propriétaires ou des retraités qui n’avaient plus cette place pour bricoler en déménageant dans une nouvelle résidence. Rapidement, on a eu des gens qui sortaient des bancs d’école en design de produit ou en architecture et qui avaient besoin d’un espace pour démarrer leur carrière.

Est-il possible de s’impliquer avec La Patente ?

Absolument. Notre équipe est composée de quatre personnes. Il y a moi, une agente administrative, une stagiaire de l’Université Laval et un technicien qui s’assure de la qualité des machines.

Or, on encourage beaucoup l’implication bénévole, et on a plusieurs équipes. Récemment, on a créé des comités, puisqu’en tant que coopérative, j’avais l’impression que les membres ne se sentaient pas si impliqués. Les bénévoles prennent maintenant eux-mêmes les décisions. Quand je suis entré en poste, je voulais vraiment donner une impulsion plus collective et coopérative à tout ça. Donc oui, c’est très possible.

Quels sont vos prochains projets ? 

Il y a deux choses. L’un de nos grands projets aboutit très bientôt. C’est la bibliothèque d’outils. On parle en fait d’un espace dans lequel les gens vont pouvoir mettre en commun des outils qu’ils utilisent peu, mais qui sont très dispendieux à l’achat. Tout ce qui est items de soudure, tentes de camping, brûleurs, marteaux, scies rondes, souffleuses, ce sera partagé pour tout le monde. Ce sera inauguré le 9 mars.

L’autre partie, c’est notre volonté nouvelle de mettre de l’avant des personnes qui créent leur entreprise grâce à La Patente. Donc, d’offrir un soutien technique, mais également commercial et marketing. Je crois personnellement que les universitaires seraient très intéressés par l’idée. Les jeunes en administration, par exemple, pourraient faire leurs premières armes en aidant des particuliers à démarrer leur entreprise. Tout le monde y gagnerait pour avoir une expérience. De se dire que, oui, aux études, telle entreprise est née grâce à mon soutien, ce serait génial.


La Patente compte actuellement 450 membres actifs. M. Joseph estime que le développement de son groupe se fait à un très bon taux. Entre 20 et 25 nouveaux usagers s’ajoutent à la coopérative chaque mois.

Pour plus d’informations sur cette jeune initiative, cliquez ici.

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