Marc Robitaille

Possible grève pour les professeur.es de l’Université Laval

Le 20 janvier dernier, en Assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) ont voté pour un mandat de grève en vue des négociations avec l’Université. Alors que plus de la moitié des membres étaient présents, le mandat de grève a obtenu un appui de la part de 96% des participant.es, un appui historique. Dans le cas où les négociations ne seraient pas concluantes, la grève aurait lieu du 20 février 2023 au 3 mars 2023 inclusivement. 

Par Jade Talbot, cheffe de pupitre actualités

Le 31 mai 2020, la convention collective entre le SPUL et son employeur, l’Université Laval, prenait fin. Dans un contexte particulier d’urgence sanitaire dû à la pandémie de COVID-19, les négociations pour le renouvellement de la convention ont été reportées. D’un commun accord, les parties ont prolongé la convention collective jusqu’au 1er décembre 2022. C’est en septembre 2022 qu’ont débuté les négociations pour son renouvellement. En date d’aujourd’hui, huit rencontres ont eu lieu entre les parties sans qu’un accord ait été trouvé. 

Les enjeux de la négociation

Les demandes de la part du SPUL sont présentées selon quatre enjeux globaux, soit la charge de travail, la rémunération, la liberté universitaire et la sécurité d’emploi. La charge de travail regroupe le rehaussement du plancher d’emploi, la distribution équitable des postes, la conciliation travail et vie personnelle, l’augmentation du soutien administratif et une meilleure balise des charges de travail. Par exemple, le syndicat revendique une augmentation du plancher d’emploi de 100, déplorant le manque d’effectifs afin d’assumer la charge de travail face à une population étudiante grandissante. En effet, au fil des années, selon le site de négociations du SPUL, un écart s’est creusé entre le nombre d’étudiant.es et le nombre de professeur.es, passant de 26 120 pour 1 530 en 1998 à 32 950 pour 1 374 en 2019. 

En ce qui concerne la rémunération, le syndicat demande une augmentation substantielle des échelles salariales, une augmentation du financement des régimes d’assurances collectives, une bonification du fonds de soutien aux activités académiques (FSAA) et un assouplissement des règles régissant le FSAA et les années d’étude et de recherche. Sur le site Internet des négociations du SPUL, on souhaite une augmentation des échelles salariales « pour ramener les salaires au niveaux de ceux d’universités comparables et pour les ajuster en fonction de l’inflation ».

Au niveau de la liberté universitaire, le syndicat demande de renforcer les mécanismes de protection de la liberté universitaire, de garantir le rôle de​s professeur.es dans la direction collégiale de l’université et d’augmenter la transparence dans l’octroi des primes individuelles. 

Finalement, en ce qui concerne la sécurité d’emploi, le syndicat demande de normaliser le statut de professeur.e.s recruté.e.s sous condition, de soutenir et accompagner les professeur.e.s non permanent.e.s, de protéger les professeur.e.s dans des conditions précaires et de soutenir les professeur.e.s ayant des problèmes de santé. Sur le site des négociations du SPUL, on mentionne d’entrée que « certaines catégories de collègues soit celles et ceux embauché.e.s « sous octroi » ou qui n’ont pas encore obtenu leur permanence d’emploi, de même que celles et ceux qui sont l’objet de plainte ou qui ont de problèmes de santé sont particulièrement vulnérables et souffrent des conséquences associées à la précarité de leur situation ».

Et s’il y a grève?

Le 20 janvier, les étudiant.es ont reçu un courriel de la part de l’Université détaillant les effets qu’aurait une grève du SPUL sur les activités offertes :

  • « Seules les activités offertes par les membres de ce syndicat (SPUL) seront concernées par un mouvement de grève, et ce, peu importe la modalité de l’offre (présentiel, hybride, à distance). De plus, les activités propres aux cycles supérieurs, sous la responsabilité des membres du SPUL, seront touchées (ex. soutenance de thèse, etc.).
  • Toutes les activités offertes par les autres membres du personnel enseignant (professeures administratrices et professeurs administrateurs, personnes chargées de cours ou chargées d’enseignement [SCCCUL], médecins cliniciens enseignants [AMCEL], dentistes cliniciens enseignants [ADCEFMDUL], professeures et professeurs de clinique, auxiliaires assistant d’enseignement, responsables de formation pratique) continueront à être données.
  • La liste des cours visés vous sera transmise ultérieurement par le biais de monPortail, qui sera la voie privilégiée par le Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes (VREAE) pour vous informer de l’évolution de la situation. 
  • Les facultés pourront communiquer directement avec vous afin de vous partager les informations propres à leurs cours. »

Nous devrons donc attendre les prochaines semaines afin de savoir s’il y aura bel et bien grève pour les professeur.es de l’Université Laval. D’ici le 20 février, d’autres rencontres sont prévues entre les parties afin d’arriver à une entente dans le cadre du renouvellement de la convention collective. 

 

Consulter le magazine