Effectué dans le but «que les gens fassent affaire avec les membres de l’Ordre», ce changement est décrit comme parfaitement naturel selon Florent Francoeur, président-directeur général du nouveau CRHA. «L’idée, c’est simplement de dire que l’appellation « Relations Industrielles » ne veut rien dire dans le monde du travail, affirme-t-il. Ces mots étaient morts et qu’il valait mieux se concentrer sur une seule appellation».
David Galarneau, vice-président externe à l’Association générale des étudiants en relations indutrielles de l’Université Laval (AGÉRIUL), considère cela comme «une approche beaucoup plus marketing, comme les CA (comptable agréé)et les CMA (comptable en management accrédité)». Aux dires de l’association étudiante, les dernières décisions de l’Ordre s’inscrivent dans une perspective de consolidation de ses activités en le détournant de sa mission première de protection du public. «C’est un débat entre les visions technique et généraliste de la formation», ajoute l’étudiant.
Dans un document adressé à l’Ordre le 4 septembre 2007, le directeur du Département de relations industrielles de l’UL, Paul-André Lapointe, proposait de retenir un seul titre, soit celui de conseiller en relations industrielles et ressources humaines agréé (CRIRHA). Il souligne également que le cursus offert par son département est élaboré par un comité formé d’étudiants, de professeurs et de divers intervenants du monde du travail qui «ont pour mandat de veiller à la qualité de la formation dispensée».
L’Ordre se justifie, l’AGERIUL dénonce
Du côté de l’Ordre, on justifie la décision sous prétexte de vouloir mieux représenter les besoins des entreprises. Selon Florent Francoeur, «pour qu’il joue son rôle, le CRHA doit avoir des connaissances en administration». Ainsi, des domaines comme les politiques publiques, la santé et la sécurité au travail, le syndicalisme et le droit seraient remplacés par plus d’administration et de gestion de ressources humaines dans ce que M. Francoeur considère comme un cursus idéal.
De son côté, l’AGÉRIUL demande, sur son site Internet, le retour de l’appellation originale, ainsi que plus de promotion et ainsi d’intérêt pour le titre de CRIA (conseiller en relations industrielles agréé). De plus, elle dénonce l’orientation de l’Ordre, plus axée sur «une vision étroite de la profession et les seuls intérêts de ses membres» plutôt que sur «la protection du public et […] la défense de la profession dans son ensemble», et qui exclue «les politiques publiques, le syndicalisme et qui offre une place marginale à la santé et sécurité du travail».
Tant à l’Ordre qu’à l’AGÉRIUL, on se targue d’avoir l’appui des étudiants. «Nous avons de bonnes relations avec les étudiants», conclut Florent Francoeur. De son côté, David Galarneau soutient que le sujet est encore chaudement discuté dans les institutions étudiantes.