Conférence d’Adrien Pouliot : L’État étouffe les Québécois

Adrien Pouliot, chef du Parti conservateur du Québec, a tenu, le 25 septembre dernier, une conférence organisée par le comité Socio-Politique des étudiants en droit de l’Université Laval. Cette rencontre a permis au juriste de formation désormais candidat dans l’élection partielle provinciale de Lévis de s’entretenir avec les étudiants sur les idées promues par son parti politique.

Pascal Lévesque

D’emblée Adrien Pouliot présente le Parti conservateur du Québec comme une formation politique de droite économique sans la présenter comme une formation conservatrice sur le plan moral. En effet, le parti s’axe en faveur des libertés et des droits individuels comme la liberté d’association, d’expression ou le droit à la propriété. Adrien Pouliot n’est d’ailleurs pas opposé au droit à l’avortement. En ce sens, son parti est en opposition à la notion de droits collectifs qui, selon lui, pèsent sur la société. Il donne comme exemple le droit à la gratuité scolaire ou le droit au logement qu’il faut fournir et qui ne sont pas des droits fondamentaux comme l’entendent les pays socialistes.

Le Parti conservateur du Québec est ainsi une formation politique résolument contre la culture étatiste du Québec. Pour Adrien Pouliot, l’État étouffe les Québécois en raison de la dette qui, sous le gouvernement Charest de 2003 à 2012, est passée de 120 à 180 milliards de dollars. Cette dette se ramasse sur les épaules des jeunes. Pour décrire la problématique de l’étatisme au Québec, le chef du parti estime que l’accès au marché est trop restreint dans la Belle Province. Par exemple, on ne peut pas ouvrir un dépanneur librement au Québec.

Réformes et solutions

Comme solution, M. Pouliot propose certaines réformes. Selon lui, les hôpitaux devraient être rémunérés par épisodes de soin et l’État devrait récompenser les hôpitaux productifs et efficaces. Il propose aussi davantage de privé en santé avec la création d’un système parallèle permettant aux médecins de pratiquer tant dans le privé que dans le public. Il n’y aurait que trois endroits dans le monde n’ayant pas de système de santé parallèle, à savoir Cuba, la Corée du Nord et le Québec.

En ce qui concerne l’éducation, le candidat à l’élection partielle de Lévis propose de financer davantage le client que les fournisseurs de services, ce qui stimulerait au final la concurrence.

Adrien Pouliot est d’ailleurs fermement opposé au financement des entreprises par l’État, ce qu’il qualifie de « B.S. corporatif » et qui crée, selon lui, des distorsions dans le marché. En revanche, le Québec devrait baisser les taux d’imposition des entreprises pour les encourager à venir y investir.

Adrien Pouliot, qui décrit son parti comme fédéraliste, affirme également que le Québec a davantage reçu d’argent du fédéral qu’il en a donné depuis 1981. Or, pour lui, avec davantage de libéralisation, le Québec pourrait avoir encore plus sa place dans la fédération tout en ayant un État au service du citoyen.

Selon Adrien Pouliot, il faut davantage faire confiance aux Québécois qui sont en mesure de prendre leur place dans le monde. Il croit que la liberté fait peur, car elle implique de prendre ses responsabilités. Mais il rappelle qu’à l’époque de la Nouvelle-France, il y avait une importante culture entrepreneuriale chez les colons français.

 

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