Photo- Capture d'écran - Radio-Canada

Les élections de 2018 en 10 moments marquants

La campagne électorale québécoise, déclenchée le 23 août dernier, s’est conclue lundi soir, après une durée prescrite de 39 jours. Quel que soit votre niveau d’intérêt envers l’activité politique en général, la quantité d’encre qu’a fait couler la dernière campagne ne peut que s’être fait remarquer, pour le meilleur ou pour le pire… Voici donc les 10 moments qui ont le plus marqué la campagne de 2018.

  1. « Pas tellement »

Ce sont les mots qu’a prononcés, Raymonde Chagnon, lors du premier débat des chefs, présenté à Radio-Canada, après que les quatre chefs présents – soit Philippe Couillard, Manon Massé, François Legault et Jean-François Lisée – aient tenté de la rassurer par rapport au traitement que subissent les personnes âgées, dont son mari, dans les CHSLD. C’est lorsque le modérateur, Patrice Roy, a demandé à Mme Chagnon si elle se sentait rassurée que cette dernière formule la réponse qui fera énormément parler, autant sur le web que dans les médias traditionnels. Le lendemain du débat, la citoyenne de Mirabel a confié au Journal de Montréal ne pas regretter sa « face de bœuf » en direct à Radio-Canada.

  1. Philippe Couillard croit qu’il est possible de nourrir une famille de trois personnes avec 75$ par semaine

« Je penserais que oui. Par contre, les menus ne seront pas très variés et on sera pas mal sur le végétal », répond le chef du Parti libéral du Québec en entrevue au 94,3 Énergie, alors qu’un journaliste lui demande si l’idée avancée par François Lambert, ancienne vedette de l’émission de télévision Dans l’œil du dragon, selon laquelle il est possible de nourrir un adulte et deux enfants avec 75$ par semaine lui semble réaliste. La Toile s’enflamme presque aussitôt, alors que l’ex-dragon en remet dans une publication Facebook, aussi amplement critiquée.

  1. Gertrude Bourdon 

Au lendemain d’avoir déclaré être prête à « marquer l’histoire » avec la CAQ pour ensuite décliner son offre, Gertrude Bourdon, la présidente-directrice générale du Centre hospitalier de Québec (CHU) – Université Laval depuis l’an dernier se lance officiellement en politique et se présente pour… le Parti libéral, et non sans heurts. Après avoir obtenu, selon elle, ses postes « sur un plateau d’argent », puis contredit M. Couillard et son ministre de la Santé par rapport au remboursement des chirurgies faites au privé pour ensuite se raviser, on peut dire que celle-ci n’a pas perdu de temps pour se mettre les pieds dans les plats!

  1. Un candidat conservateur et sa BMW

C’est dans sa vidéo devenue tristement virale que Philippe Laplante, candidat du Parti conservateur du Québec dans Joliette, se porte à la défense « [des] plus pauvres », qui ne peuvent se permettre de payer les taxes actuelles sur le prix de l’essence. Le candidat déclare ainsi, très peu humblement et devant sa BMW : « Moi, mettre 10$ de plus de gaz par semaine, ce n’est pas quelque chose qui me dérange vraiment. Je parle, par exemple, à la classe moyenne, quand on vous augmente de 10 cents le litre, ça peut correspondre facilement à cinq, dix dollars, alors vous, par exemple, qui êtes capables de vous permettre un char à peu près normal, ça correspond à une augmentation qui est considérable ».

  1. Michelle Blanc, sur le web.

Michelle Blanc, qui se décrit comme une « spécialiste des médias sociaux », n’a pas vu venir la vague, lorsqu’elle a conseillé aux électeurs de « voter Blanc », alors que la candidate solidaire du même comté est d’origine palestinienne. L’organisation B’nai Brith la qualifie ensuite d’antisémite, en raison d’un billet de blogue de 2007 intitulé « Suis-je raciste ». Michelle Blanc a aussi dû se défendre pour son utilisation du mot « nègre » dans une publication. Son parti est finalement l’objet d’une mise en demeure après que Mme Blanc ait implicitement déclaré que le blogueur anti-islamophobe, Xavier Camus, soit pédophile.

  1. Premier débat télévisé en anglais

Tout autant applaudi que dénoncé, le premier débat des chefs télévisé en anglais au Québec a eu lieu le 17 septembre 2018. Apprécié par les communautés anglophones, le débat fût toutefois attendu avec une brique et un fanal par les groupes comme Mouvement Québec français et Impératif français.

  1. François Ouimet se fait pointer la porte

Député de la circonscription de Marquette depuis 24 ans, le candidat libéral apprend avec surprise son renvoi du Parti par son chef. Pour le remplacer, on désigne l’ex-hockeyeur professionnel Enrico Ciccone. M. Ouimet se dit déçu d’avoir fait confiance à son chef lors d’une conférence de presse empreinte d’émotion, dans laquelle l’homme craque et verse quelques larmes.

  1. Un candidat de Québec solidaire fait campagne sur Tinder

Stéphane Durupt, candidat de Québec solidaire dans Masson, utilise l’application de rencontre Tinder pour faire connaitre ses idées. D’ailleurs, ce n’est pas la seule fois que l’on a entendu prononcer le nom de cette célèbre plateforme dans la campagne. En effet, le Parti québécois propose quelques jours plus tard une application de transport collaboratif que son chef qualifie de « Tinder du covoiturage ».

  1. L’anglais est-il une langue officielle au Québec?

Selon les administrateurs du compte Twitter de Québec solidaire, l’anglais est, au même titre que le français, une langue officielle au Québec. Lorsque confronté à ce sujet, le parti a tenté de corrigé le tir, en déclarant que ce qu’il voulait dire, c’est que « quelqu’un peut recevoir des services dans certaines institutions en français et en anglais (et, nous espérons, en langue des signes), mais nous avons l’intention de maintenir le français comme seule langue pour l’État, comme le prévoit la loi 101 », ce qui ne l’a pas exempté de la cour de l’opinion publique.

  1. François Legault n’est pas un « génie en herbe »

Alors que la CAQ annonçait haut et fort que le système d’immigration devait être revu et réformé, plusieurs journalistes ont cru bon de tester les connaissances de François Legault par rapport au processus qui s’impose aux nouveaux arrivants. Devant une performance générale plutôt désastreuse au questionnaire qui lui a été imposé, M. Legault est forcé d’admettre le lendemain qu’avec ses connaissances, il n’aurait pas « gagné Génies en herbe ».

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