Chaque année, les duchesses du Carnaval de Québec font la promotion de l’événement à travers la province et deviennent des représentantes d’un mouvement et d’une cause. Impact Campus est allé à leur rencontre.
À l’occasion de la 63e édition des festivités, sept jeunes femmes, dont deux étudiantes à l’Université Laval, ont été choisies pour représenter un duché particulier, c’est-à-dire une région précise de la ville. Leur rôle consiste à mobiliser les idéaux du Carnaval en tant qu’ambassadrice.
Depuis octobre dernier, elles ont passé toutes leurs fins de semaine à faire la promotion du Carnaval, explique la duchesse de la Cité-Limoilou, Steffy Theetge. Elles se sont déplacées à travers les régions du Québec, en plus d’une semaine de promotion à New York et à Boston. « Nous devons incarner les valeurs du Carnaval lors de nos sorties, mais aussi dans la vie de tous les jours. »
En plus de représenter une cause, les duchesses doivent gérer les ventes de bougies qui permettent, au final, de financer l’organisation qui leur est précieuse. « Toutes les duchesses ensemble ont vendu plus de 15 000 bougies, soutient Steffy. C’est donc 15 000$ de plus pour des organismes de la région de Québec.» La gestion des bougies, l’inventaire et le recrutement des points de vente font partie de cette routine quotidienne.
Les duchesses affirment qu’elles ne comptent plus les heures passées à travailler sur leur campagne de promotion et de vente. « Il est difficile de donner un chiffre exact en termes de temps, mais je peux affirmer que tout mon temps en dehors de mes heures de travail a été consacré au Carnaval de Québec », témoigne la reine du Carnaval et duchesse de Charlesbourg, Claudine Julien.
Expérience formatrice et inspirante
Les duchesses rencontrées sont unanimes : l’expérience est très formatrice pour une étudiante ou une diplômée. À travers les entrevues écrites, radio et téléphoniques, les duchesses découvrent les bases du milieu de la communication et de l’expérience terrain, indique Steffy Theetge. « En plus, on découvre certaines bases en marketing. De mon côté, je me suis démarquée avec une portion plus Web. J’étais très présente sur les réseaux sociaux », constate-t-elle.
Le travail d’équipe constitue également l’une des expériences constructives du rôle de duchesse, selon Claudine Julien. « Nous sommes des femmes de tête et nous avons appris à travailler en équipe pour atteindre un but commun, poursuit-elle. Oui, il a fallu faire des compromis. C’est d’être à l’écoute des autres, de se soutenir dans les hauts comme dans les bas et de se tenir les coudes en tant qu’équipe. »
Devenir duchesse au Carnaval de Québec est aussi très inspirant, admettent les deux jeunes femmes. Le fait de supporter une cause et de s’y attacher change considérablement la manière de voir les choses. Steffy Theetge, elle, s’est associée à l’organisme La Maison des Petites Lucioles.
« Ce que je retiens le plus, c’est à quel point s’impliquer dans sa communauté peut réellement faire une différence », envisage-t-elle. Depuis qu’elle a soutenu cette organisation, la jeune professionnelle des communications affirme que le téléphone ne cesse pas de sonner.
Même constat pour la reine du Carnaval, qui admet avoir fait de très belles rencontres. « Ce sont ces genres de choses qui laissent une trace positive de cette expérience. Elles changent ta perception pour la vie », lance-t-elle spontanément.
Changement de rôle
Les duchesses de cette édition auront été très impliquées dans la communauté, un rôle plus important qu’auparavant. Moins présentes au niveau médiatique, les duchesses des dernières années ont dû travailler fort pour les organismes de la ville, constate Steffy Theetge. « On a rencontré des duchesses des années 80-90, et on a réalisé qu’à l’époque, c’était plus famous. Aujourd’hui, on est plus underground. »
Elle affirme que cette situation permet de mettre en valeur le côté entrepreneurial de la femme dans nos sociétés. « Avant, les femmes mettaient beaucoup d’énergie sur le plan ambassadrice, alors que cette année, c’était d’abord caritatif », explique-t-elle, soulignant toutefois que son mandat n’est pas mieux que par le passé, seulement différent.