Le 29 mars, les membres du Syndicats des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) se sont réunis en Assemblée générale afin de se prononcer sur la grève. C’est plus de 800 membres qui étaient présent.es dans le gymnase du PEPS où la fin de la grève a été votée avec un appui à 92,6%. Plus tard en soirée, on apprenait par une communication de l’Université que le Conseil d’administration de l’Université Laval acceptait également l’entente de principe. Cet accord met donc fin à la grève du SPUL qui aura durée 31 jours.
Par Jade Talbot, cheffe de pupitre actualités
Entente de principe entre le Syndicat et la Direction
C’est au terme de nombreux mois de négociations, dont 31 jours de grève, qu’une entente a été conclue entre la partie patronale et les professeur.es. Dans une conférence de presse qu’à tenu la Direction de l’Université Laval ce matin, la rectrice, Sophie d’Amours, nous annonçait une entente de principe entre les parties. « Une bonne entente » qui permet d’améliorer les conditions de travail des professeur.es tout en respectant la capacité de payer de l’Université.
Alors que plusieurs éléments normatifs avaient déjà fait l’objet d’un accord entre les parties, les éléments plus importants des revendications du SPUL, comme la rémunération et le plancher d’emploi, étaient encore à négocier. Dans les derniers jours, le conciliateur nommé par le ministère du Travail a présenté aux parties une entente de principe qui permettrait de régler l’impasse dans les négociations. Ainsi, le SPUL et la Direction ont pu s’entendre sur l’enjeu de la liberté académique, qui concerne entre autres le choix du mode de prestation des cours; sur le plancher d’emploi, ce dernier augmentera de 80 alors que la revendication du SPUL était de 100 et sur la rémunération. L’Université accorde une augmentation salariale moyenne de 15,63% en quatre ans. Selon André Daveau, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, cette convention collective permettra d’améliorer la capacité d’attraction et de rétention des professeur.es de l’Université Laval.
À quoi s’attendre pour le retour en classe?
Dans l’entente signée hier, les parties se sont également mises d’accord sur un plan de continuité des études qui encadrera les modalités de reprise des cours. Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, assure que le plan sera adapté à la réalité des étudiant.es et qu’il offrira des modalités de reprise souples et flexibles. En ce qui concerne le retour en classe pour les étudiant.es, il se fera idéalement demain, vendredi, ou au plus tard lundi. Il est de la responsabilité des étudiant.es de vérifier sur le portail les directives qui seront communiquées par les professeur.es.
Si vous vous trouvez en situation particulière, le plan de continuité permet exceptionnellement, pour un « motif sérieux », aux étudiant.es de faire une demande d’accomodement. Cependant, l’option d’un dédommagement monétaire ou d’un remboursement n’est pas envisagée par l’Université. Selon la Direction, la flexibilité des accommodements, les transformations des évaluations et l’utilisation du numérique font partie des outils qui seront utilisés pour mener à terme la session, dans les meilleures conditions possibles.
Les professeur.es seront tenu.es de consulter les étudiant.es dès le premier cours au retour de la grève concernant les changements apportés au calendrier et aux modalités des évaluations. Ces changements doivent être acceptés par une majorité d’étudiant.es pour être adoptés. Rappelons qu’un plan de cours, normalement, peut être modifié au cours de la session si celui-ci est accepté à l’unanimité. Or, dans ce cas-ci, l’Université traite le conflit de travail et la grève des professeur.es comme une circonstance exceptionnelle, ce qui permet l’adoption des modifications de plan de cours à majorité, plutôt qu’à l’unanimité. En Assemblée générale, les membres de l’Association des étudiants et étudiantes inscrits aux études supérieures (AELIÉS) ont voté à l’unanimité la proposition suivante : « Que l’AELIES s’assure de faire partie des discussions quant aux modalités de reprise des cours et que l’AELIES exige auprès de l’administration de l’Université Laval que les plans de cours soient modifiés avec l’unanimité des étudiant·es concerné·es ». Plusieurs associations étudiantes ont également dénoncé en début de semaine, dans une lettre ouverte, les mesures du plan de continuité, qui comprennent aussi la poursuite des cours après le 30 avril et la tenue de cours en formule en ligne asynchrone. Ces dernières, selon elles, « ne conviendront pas pour des raisons évidentes : poursuite de stage, début d’un emploi d’été, départ de/du Québec, etc ».
Et si l’Université indique qu’elle fait tout pour avancer la poursuite des études et que le plan de continuité demande à ce que les professeur.es fassent preuve de flexibilité et tiennent compte des contraintes multiples avec lesquelles doivent composer les étudiant.es, une certaine amertume est vécue par la communauté étudiante, une impression que nos intérêts n’ont pas été entendus et que nous avons été écarté.es de la discussion. Alors que la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes dit en conférence de presse qu’il « faut que chacun y mette du sien », on entend que nous n’avons pas vraiment le choix, en fait.