Les membres du Syndicat des employés et employées de l’Université Laval (SEUL) se sont réunis ce matin vers 10h30 devant le Grand Théâtre de Québec. Ils se sont ensuite rendus devant la résidence du recteur Denis Brière, sur la Grande Allée, afin de manifester leur indignation sur l’heure du midi.
Près de 2000 personnes se sont rassemblées sur les lieux, selon le conseiller syndical Éric-Jan Zubrzycki. Celui-ci souligne que plusieurs de ses collègues de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et des autres sections locales du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) étaient présents.
« C’est beaucoup de monde, puisqu’un tel nombre à Québec, ce n’est pas une petite manifestation, c’est majeur. On veut maintenir nos acquis », lance M. Zubrzycki.
En grève depuis le 21 février dernier, les employés de soutien espèrent ainsi donner un « grand coup » dans le processus de négociations, qui est au point mort selon eux depuis plusieurs jours maintenant.
Demande d’appuis à l’interne
En vue de l’événement, le SCFP a publié une publicité pleine page dans le quotidien Le Soleil de lundi. Ledit message visait principalement à mobiliser les membres du conseil d’administration et du conseil universitaire de l’institution d’enseignement. La semaine dernière, le syndicat avait demandé à ces deux instances de s’impliquer dans ce conflit afin de contribuer à en venir à une entente pour régler la grève.
« Mesdames, messieurs, chères et chers collègues, un conflit de travail frappe de plein fouet notre institution, peut-on lire dans la publicité en question. Nous croyons que le conflit ne repose pas sur des critères objectifs tant la proposition syndicale a peu d’impact budgétaire. »
« Ces deux groupes-là ont la responsabilité de faire en sorte que la vie universitaire se fasse sans interférences, ce qui n’est pas le cas actuellement, ajoute le porte-parole du SEUL. On pense qu’ils ont le pouvoir de le faire et surtout de l’exiger de la part de l’exécutif. »
« Point tournant »
La décision du syndicat de manifester devant la résidence du recteur résulte principalement de l’injonction déposée, empêchant de mobiliser plus de 190 membres sur le campus au même moment. « N’ayant pas d’autres options, on a décidé de se rendre sur la Grande Allée, parce que c’est très facile de le faire aussi », avoue le leader syndical.
Lundi, plusieurs étudiants faisaient leur retour sur les bancs des classes, la semaine de lecture venant tout juste de se terminer. Il s’agit ainsi d’un point tournant, selon le SEUL, qui rappelle que le moment est plus critique que jamais.
« Bon nombre d’étudiants vont perdre leurs cours si la grève se poursuit (après le 19 mars), poursuit Éric-Jan Zubrzycki. C’est un signal. Tous ceux qui ont des laboratoires, je pense à la médecine, aux sciences et génie, ça fait beaucoup de monde qui risque d’écoper sur leurs cours obligatoires. Ce n’est pas nécessaire d’en arriver là. »
Il conclut en indiquant que, sur une note plus positive, l’administration peut « encore » poser le bon geste afin d’avoir une incidence moindre sur la qualité de vie de sa communauté.
Soutien syndical
Sur place, les autres représentants syndicaux ont tenu à souligner que les revendications en place étaient légitimes et conformes à la Loi 13. Ils ont tous appuyé le SEUL dans son combat contre l’administration de l’Université Laval.
« On peut pas remplacer 2000 employés de soutien par une poignée de cadres, a martelé le président de la section québécoise du SCFP, Denis Bolduc, devant une foule en liesse. Il se passe des choses bizarres et on va les trouver. »
« J’ai entendu un vice-recteur dire qu’il voulait aller au bout de ses rêves, a-t-il ajouté. Sauf que les employés de soutien, eux, rêvent à une chose : une convention collective juste et équitable. »
Un chèque de 10 000$ a ensuite été remis au SEUL, afin de l’appuyer dans la poursuite du conflit.
Éric Bauce monte le ton
Le vice-recteur exécutif de l’UL, Éric Bauce, a toutefois avoué à plusieurs médias de la Vieille Capitale que la position de son institution était bien plus avantageuse, selon lui, que celle que propose le syndicat.
« La proposition du syndicat qui est sur la table va appauvrir les employés et ce serait le fun qu’ils le sachent. Tout ça, c’est une grande arnaque. Les syndiqués sont victimes d’une arnaque, ils vont se faire enlever leur indexation si on signe ça », a-t-il lancé.
Des accusations que rejette catégoriquement le leader syndical, M. Zubrzycki, soulignant que M. Bauce « ne sait tout simplement pas de quoi il parle ».
Actuellement, plusieurs activités sont toujours perturbées au PEPS. Rappelons que la semaine dernière, le syndicat a subi un revers, auprès du ministère du Travail, dans sa tentative de protester contre les employés contractuels de la direction, dénoncés comme étant des briseurs de grève.
Ensemble, les employés de soutien de l’Université Laval croient que leur position ne demanderait à l’employeur que de débourser 300 000$ de plus par année.