Photo : Élia Barbotin

« Nous aussi » : pour faire la différence

Des hommes et des femmes se sont rassemblé(e)s dimanche le 26 novembre dernier à la Place de l’Université à Québec dans le cadre d’un rassemblement organisé par Viol-Secours. Un événement poignant qui réaffirme que les femmes ne sont pas seules et que des témoignages sont nécessaires pour éveiller les consciences.

« Nous aussi, on vous croit », a déclaré Julie Tremblay, directrice générale de l’organisme, en guise d’ouverture.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des 12 jours d’action contre la violence envers les femmes, durant lesquels de nombreuses activités et des rassemblements seront organisés à Québec, mentionnons notamment la commémoration du drame de 1989 à l’École Polytechnique de Montréal le 6 décembre prochain. Le groupe Viol Secours a organisé cet événement pour faire écho au mouvement #MoiAussi, qui est né des réseaux sociaux et qui a dorénavant une ampleur planétaire.

Des discours, un chant et de la poésie

Des femmes de tous âges et ont pris la parole sur la scène naturelle de la Place de l’Université. Une femme autochtone, Mme Donna Larivière, a performé un chant en hymne à toutes les femmes qui ont vécu des situations difficiles : « Je l’ai répété quatre fois, parce que dans ma culture, le quatre est un chiffre symbolique. Il représente les quatre éléments. C’est très important pour moi, » a-t-elle affirmé avec sensibilité. À mesure qu’elle chantait, les voix féminines dans le public ont timidement fredonné avec elles.

Des jeunes filles ont aussi pris la parole pour lire leur prose, parfois crue, mais riche en émotions. Des mots pour donner du courage, d’autres pour dire « j’ai vécu ça, j’ai cru que c’était normal, mais vous savez, ça ne l’est pas le moins du monde ».

Rose Dufour, anthropologue et mère de la Maison de Marthe qui recueille des anciennes prostituées, a aussi lu un texte avec ferveur : « Ça fait cinquante ans qu’on veut du changement de la part du gouvernement. On nous dit qu’il faut bouger les choses, mais quand on se présente pour le faire, on ne nous donne pas suffisamment de ressources. ».

Des femmes qui revendiquent du changement

Un rassemblement pour apaiser les maux et donner de l’espoir, mais aussi pour se faire entendre. En guise de fermeture, hommes et femmes ont formé un grand cercle humain. On n’entendait plus que la voix de Julie Tremblay qui énonçait les requêtes : une réinstauration des cours d’éducation à la sexualité dans les écoles, une bonification des fonds et des moyens accordés à la Stratégie gouvernementale 2016-2021 pour prévenir et contrer les violences sexuelles, une croissance et une stabilisation du soutien financier appuyant la mission des organismes travaillant en prévention, en intervention, en éducation et en soins de santé en lien avec les violences sexuelles, une révision du mécanisme de traitement des plaintes d’agression sexuelle par la police enfin, et une réforme du système judiciaire pour mieux répondre aux besoins des victimes.

Des regards se sont échangés à l’intérieur du cercle humain, des hochements de tête en signe de soutiens, d’entendement. Un pacte s’est scellé entre ces hommes et ces femmes pour dire que ces violences faites aux femmes et aux minorités sociétales doivent cesser dès maintenant.

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