La nouvelle exposition du Musée de la civilisation transportera petit.es et grand.es dans l’univers drôlement fascinant du caca. Culture, histoire, art, anatomie et écologie se côtoient dans un parcours à la fois ludique, instructif et nécessaire. Conçue et réalisée par le Musée de la civilisation, présentée par H2O, Ô merde ouvre ses portes à compter du 17 juin.
Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts
Prémices
On est accueilli par une toilette américaine standard que nous connaissons tous et toutes. À l’intérieur de celle-ci, trône un étron doré qui pose d’emblée la question qui sera en filigrane tout au long de notre visite : « et si la merde était davantage une ressource qu’un déchet ? »
Tout de suite à droite, l’œuvre d’art Anal Kiss B-2020 de l’artiste belge Wim Delvoye. L’empreinte de son anus au rouge à lèvre (symbole d’un érotisme certain) située à l’entrée de l’exposition annonce la complexité qui entoure notre rapport à la défécation et à l’intimité.
Zone 1 : Parlons merde
Première zone plutôt didactique. En quelques mètres carrés, on aperçoit des latrines qui remontent jusqu’au 18e siècle, des manuscrits, d’autres objets épars, une carte du monde aux 50 nuances de brun, sept cuvettes (et leur contenu relatif à l’échelle de Bristol), une installation olfactive, des audios… Bref, c’est assez touffu, un peu trop sans doute pour l’espace, mais chaque station mérite qu’on s’y attarde.
Zone 2 : Planète toilettes
À l’allure d’un corridor de toilettes publiques, la deuxième zone reconstitue huit environnements de défécation. Des latrines publiques collectives antiques aux toilettes des astronautes, le spectateur ou la spectatrice transite (évidemment, les jeux de mots sont inévitables) d’un environnement à l’autre et s’immerge dans chacun d’eux.
Zone 3 : Gestion des matières fécales
Section un peu coup de poing qui aborde les différents enjeux sociaux et environnementaux aux quatre coins du globe. Entre les trois portraits des travailleurs et travailleuses à la gestion des matières fécales en Inde, en Haïti et en Amérique du Nord et la présentation de statistiques alarmantes, la troisième zone est, à mon sens, la plus nécessaire. À la sortie de celle-ci, la cacarcade vous attend. L’expérience artistico-ludique créée par la firme montréalaise CREO permet de tester notre connaissance du contenu présenté à la salle précédente.
Zone 4 : L’or brun
Le dernier espace donne un peu d’espoir et revalorise la matière fécale. C’est maintenant le temps de revenir à la question initiale : « et si la merde était une ressource plutôt qu’un déchet ? »
Crédits photo : Musée de la civilisation