Oktoberfest 2015 : Grogne sur fond de houblon

L’Oktoberfest de l’Université Laval 2015 avait lieu le mercredi 23 septembre dernier sur le grand axe du campus. Si la soirée s’est déroulée sans problème majeur, plusieurs festivaliers se sont plaint de l’organisation : file d’attente interminable pour l’achat de consommation ainsi que pour entrer sur le site, et le refus de rembourser les coupons de bières une fois les bars fermés.

22 h 30. L’Oktoberfest tire à sa fin. Si la plupart des festivaliers ont pu consommer l’alcool qu’ils désiraient, certains ont eu les yeux plus grands que le foie. Les gens s’agglutinent autour des tentes où les coupons se vendaient. Tous veulent se faire rembourser les coupons non utilisés lors de la soirée. Vendus au prix de 14 coupons pour 25 $, certains ont quelques dizaines de dollars inutiles entre les mains.

« C’est inconcevable que les organisateurs ne remboursent pas les billets inutilisés, parce que si les organisateurs payent pour la bière utilisée, ce qui est généralement le cas, alors ils font beaucoup d’argent sur le dos des billets vendus, mais pas utilisés », argumente un étudiant qui a voulu garder l’anonymat.

Sarah Bigras, présidente de l’événement, s’explique mal le fait que les gens aient acheté autant de coupons, tout en sachant que les bars fermaient à 22 h 45. « C’était inscrit sur les bars et nous avions également fait un post sur le mur Facebook de l’événement la veille pour avertir les gens », explique-t-elle au téléphone, le lendemain après-midi.

Elle suppose que, peut-être, la taille des bucks de bière, plus grosse pour l’édition 2015, y est pour quelque chose. « On a grossi les bucks cette année, justement pour que les gens puissent boire plus longtemps sans faire à nouveau la file. Les gens ont peut-être acheté leurs coupons en fonction de leur consommation de l’année dernière », raisonne la présidente de l’événement.

À qui la faute ?

Daniel Gardner, professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval, estime que l’organisation n’a pas à réfléchir pour les consommateurs présents lors d’une soirée. Il explique que les gens sont réputés responsables leurs actions et de leurs choix. « À la limite, si une personne avait dit “’Je vais te prendre 50 coupons”’, peut-être qu’il y aurait pu y avoir une certaine responsabilité de la part du vendeur, mais encore là, les gens sont responsables de leurs choix. »

M. Gardner ne voit pas vraiment en quoi l’organisation pourrait être tenue responsable de quoi que ce soit si ce sont les participants eux-mêmes qui choisissaient le nombre de coupons achetés. Il continue en disant qu’on est loin d’une organisation qui n’a pas tenu ses promesses. « Ce n’est pas comme si on avait dit que le bar allait être ouvert cinq heures, mais que finalement il n’a été ouvert que deux heures », illustre-t-il.

Effectivement, l’organisation de la soirée s’est déroulée selon l’exacte planification annoncée sur la page Facebook de l’événement.

Organisation imparfaite

Sarah est toutefois bien consciente que l’Oktoberfest n’était pas sans faille. Si les festivaliers n’étaient pas arrivés dès l’ouverture, le temps d’attente moyen pour entrer sur le site était de près d’une heure. Elle explique qu’il s’agit d’une question logistique un peu difficile à régler. « L’Université ne nous fournit déjà pas assez d’agents de sécurité pour les besoins de notre événement, il nous faut donc former des bénévoles supplémentaires à nos propres dépends », affirme-t-elle.

Elle ajoute que c’est le Service d’Ordre étudiant qui gère les entrées et que l’organisation de l’événement doit se plier à leur méthode, même si c’est plus long. Pour l’Université, ajouter une porte sur le site est impossible selon Sarah puisque les effectifs sont insuffisants.

À savoir si les gens qui sont choqués d’avoir perdu de l’argent seront compensés de quelconque manière, Sarah Bigras estime que cette réponse viendra seulement après la réunion post-mortem de l’Oktoberfest 2015.

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