Agressions à l’UL : Le recteur Denis Brière réagit

Le recteur de l’Université Laval Denis Brière est sorti de son silence, plus de 72 heures après les plaintes d’agressions sexuelles au pavillon Alphonse-Marie-Parent. Il était accompagné de la ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David, venue rencontrer des étudiants de la cellule de crise mise en place.

Fortement critiqué pour sa non-intervention dans le dossier des agressions sexuelles jusqu’ici, le recteur Denis Brière s’est adressé aux membres des médias à ce sujet. « Il y a une enquête et je ne peux pas interférer dans ces enquêtes, note-t-il. Il y a des gens qui se sauvent de crimes par des erreurs, et moi je ne veux pas faire partie de ça. »

Le recteur s’est ensuite prononcé pour une sensibilisation forte des étudiants avant même leur arrivée sur les bancs universitaires. « On en a parlé, c’est une question extrêmement importante et ça ne part pas seulement des universités, car nos étudiants viennent des cégeps et d’un continuum dans le système d’éducation, explique-t-il. Il faut éduquer ces gens qui arrivent. »

Brière rappelle d’ailleurs que les processus de sécurité ont leurs limites et que jamais ils ne seront infaillibles. « Ce n’est jamais 100 % sécurisé, même chez vous dans des maisons privées, où il peut y avoir des intrusions, souligne-t-il. Ceci dit, on a de multiples caméras sur le campus, mais si quelqu’un veut vraiment faire mal, il peut réussir à passer dans les filets ».

Hélène David se dit heureuse des discussions

En point de presse au pavillon Alphonse-Desjardins, Mme David s’est dite satisfaite de son avant-midi sur le campus. « J’ai rencontré un très bon groupe d’étudiants avec qui on a échangé sur la situation en générale, de la question des rapports hommes-femmes et de la violence sexuelle », lance-t-elle.

Au plus fort de son mandat actuellement, la campagne Sans oui, c’est non de l’Université Laval témoigne d’un travail exceptionnel de sensibilisation et d’éducation selon la ministre. Cette dernière affirme qu’elle offrira du support financier au comité-organisateur pour ouvrir deux chantiers : l’un sur les initiations et l’autre sur l’alcool sur les campus. Parallèlement, Mme David compte « travailler fort sur une politique cadre pour la prévention du harcèlement ».

Dans l’éventualité où l’Université Laval aurait besoin de plus de moyens financiers pour resserrer sa sécurité, la politicienne assure que son gouvernement sera au rendez-vous. Le phénomène ne se règlerait pas seulement par le financement selon elle, mais par une prévention active. « C’est pour ça que je parle d’activités d’accueil d’intégration, poursuit-elle. On vise l’éducation, ce pourquoi j’en appelle aussi à mon collègue le ministre Proulx. ».


Le professeur au département de sciences politiques de l’Université Laval Thierry Giasson organise un rassemblement pour la communauté universitaire, mercredi soir à 19h devant le pavillon Alphonse-Marie-Parent. « Rassemblons-nous afin d’exprimer notre soutien et notre solidarité aux victimes d’agressions sexuelles du weekend dernier et pour signifier notre rejet de la culture du viol », peut-on lire via la page de l’événement.

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