Une professeure de l’UL nommée sénatrice

La professeure titulaire au département de génie civil et de génie des eaux de l’Université Laval, Rosa Galvez-Cloutier, fait partie des six nouveaux sénateurs nommés par le gouvernement Trudeau. Impact Campus s’est entretenu avec elle afin de recueillir ses impressions.

Rejointe peu de temps après l’annonce, celle qui est également chercheuse spécialisée en environnement se réjouit de sa nomination. « Je suis très contente, fière et un peu nerveuse face à mes nouveaux défis, lance-t-elle. J’ai beaucoup d’énergie et je vais m’y mettre tranquillement. J’ai déjà hâte. »

Même si ses nouvelles fonctions occuperont une bonne partie de son horaire, Mme Galvez-Cloutier demeurera très active sur le campus. Elle y voit là une manière de conserver une connexion dans son milieu. « Je n’arrêterai pas ma carrière de chercheuse et d’enseignante auprès de mes étudiants pour autant, poursuit-elle. Même le Sénat veut que je garde ce pied à terre à travers tout ça, dans la vie de tous les jours et dans mon domaine. »

Même son de cloche pour le recteur Denis Brière, qui s’est entretenu avec elle cette semaine. « Il était très content et m’a exprimé son désir de me garder », rappelle-t-elle, visiblement satisfaite de la tournure que prennent les évènements.

Une vision, un devoir

Spécialisée sur les questions de la dégradation des sols et de la gestion des déchets, Rosa Galvez-Cloutier entend faire profiter le Sénat canadien de son expérience. Selon elle, il n’y a jamais eu un moment plus crucial dans l’histoire en matière d’environnement et de développement durable. L’information et la sensibilisation seraient des parties essentielles de la solution.

« C’est aussi une question d’éducation, car le développement d’une nation se juge par l’importance qu’elle accorde à la jeunesse, à l’éducation de tous les âges, explique-t-elle. Les changements climatiques, les dangers associés au transport, la pollution. La liste est longue. »

La professeure estime qu’une approche rationnelle des faits doit primer sur l’aspect partisan lors des prises de décision au Sénat. « Ce sont les faits, la science et l’inclusion de tous les critères qui permettent d’en arriver à une meilleure décision, exprime-t-elle. Ça doit être logique et prendre compte de tous les critères sociaux et politiques avant le côté émotionnel. »

À propos de la réforme sénatoriale

Selon elle, tous les sénateurs canadiens étaient auparavant nommés par des considérations partisanes, par le parti en place. Cette méthode aurait toutefois changé avec l’arrivée de Justin Trudeau, dont le plan est de réformer le Sénat en l’emmenant vers une composition basée sur le mérite, la neutralité et la compétence.

Une philosophie que Mme Galvez-Cloutier voit définitivement d’un bon œil. Elle croit que ces changements seront très positifs à long terme. Chaque sénateur devrait désormais pouvoir apporter un bagage à la discussion et au débat. « Avec cette réforme, les nouvelles politiques vont être analysées et on va pouvoir en évaluer la pertinence, note-t-elle. Si chacun confirme son indépendance, les résultats seront très positifs pour la société canadienne. »

Selon elle, il suffit de laisser le temps aux choses de progresser et, en attendant, de se réjouir que la réforme ne soit pas trop radicale. « Donnons une chance au coureur, on a une réforme qui ne passe pas par des mesures drastiques comme l’abolition », conclut-elle.


L’assermentation officielle de l’enseignante devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année à Ottawa. Renée Dupuis, Éric Forest, Marc Gold, Marie-Françoise Mégie et Raymonde Saint-Germain seront également nommés au même moment.

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