Revue de la 8ème édition du festival Plein(s) Écran(s) (3/4)

Encore une fois cette année, les journalistes d’Impact Campus sont de retour pour vous donner leurs impressions de la quarantaine de courts-métrages sélectionnés dans le cadre de cette édition 2024 du Festival Plein(s) Écran(s). Pour les nouveaux.elles, le principe est le suivant (rien de compliqué et juste du plaisir, promis!) : à chaque jour du 16 au 28 janvier et pendant 24 heures, vous aurez la chance de pouvoir visionner une variété de courts-métrages, passant de la réalité à la fiction, des animations aux documentaires, du rire aux larmes. Vraiment, tout y est ! Et quitte à nous répéter : nous vous encourageons fortement à y jeter un coup d’œil, à partagez, vous aussi, vos coups de cœur et vos réflexions, puisque ce festival est, après tout, l’occasion idéale de se rassembler, de contribuer à la démocratisation de l’art cinématographique et à son rayonnement.

Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme, et Julianne Campeau, journaliste collaboratrice

Pour profiter du Festival Plein(s) Écran(s), rien de plus simple : l’événement est gratuit et disponible à toustes. Vous n’avez qu’à vous rendre sur leur page Facebook (ici) ou Instagram (ici). Vous pouvez également avoir accès à toutes les informations concernant le festival et aux courts-métrages directement sur leur site web (ici). Bon visionnement !

Mood  (tels qu’établis par le festival)

Punk, Doux, Méditatif, Weird, Intense, Surprenant, Angoissant

22 janvier – Camille 

Gaby les collines (20 minutes) – Coup de coeur

Réalisation : Zoé Pelchat | Mood : Punk

Synopsis : Pour Gaby, peu de choses ont changé depuis l’été dernier. Pour les autres, apparemment, tout est différent.

Avis : Quand la puberté frappe le corps de Gaby, elle doit composer avec le regard des autres, et surtout celui des hommes. Devenue objet de désir, il lui faut affirmer son identité et se réapproprier ses formes. Le paysage vallonné et les douces couleurs d’un soir d’été forment le cadre parfait pour ce court-métrage qui nous guide avec tendresse sur ces instants d’adolescence.

High tail (2 minutes)

Réalisation : Victoria Biste | Mood : Doux

Synopsis : Un chien se rend compte que la ville et la vie d’adulte ne correspondent pas tout à fait à ses attentes.

Avis : Ce petit film d’animation sans dialogue se déguste comme un clip musical. La routine « métro-boulot-dodo » s’active au rythme de la bande sonore, nous avons à peine le temps de cligner des yeux que les images s’enchaînent pour dénoncer l’abrutissement dans lequel nous sommes plongés. Cette vie de chien dans un monde d’humain n’a rien d’enviable, jusqu’à ce que le regard du personnage rencontre celui d’une femme. L’amour (ou l’amitié) permet-il de sortir de la solitude ? Malgré un message un peu fade, on apprécie l’animation et ses couleurs qui donnent du dynamisme à l’ensemble. 

Les Escaliers sont en papier (15 minutes)

Réalisation : Antoine Foley-Dupont | Mood : Weird

Synopsis : Lorsque Félix rentre chez lui, il réalise que sa mère a mis en vente leur maison.

Avis : Le court-métrage nous propose une réflexion sur le passé et les lieux qui incarnent des souvenirs. Métaphore d’une cage similaire à celle de leurs oiseaux, la maison de Felix et de sa mère est un endroit dont il faut parvenir à se détacher. Entre une image à l’aspect « pellicule » et une caméra qui zoom, dézoome et se retourne, le parti prit de la réalisation est clairement d’instaurer une ambiance à la Edgar Allan Poe. La maison respire et nous déstabilise. Si par moments l’histoire est un peu cryptique, il faut souligner les tentatives de sortir des sentiers battus !

Milik ? tshishutshelimunuau (Accordez-moi votre confiance) (13 minutes)

Réalisation : Isabelle Kanapé 

Synopsis : Le parcours d’un jeune candidat aux élections du conseil de bande de la communauté de Pessamit.

Avis : Ce court-métrage documentaire revêt l’esthétisme de son genre et s’inscrit presque dans la lignée des films de cinéma direct. On pourrait lui reprocher une image souvent surexposée et des défauts sur l’objectif qui accentuent l’aspect amateur du projet. S’ajoute à cela une mise en contexte très peu détaillée qui ne nous permet pas de bien saisir tous les enjeux du film. Il a toutefois le mérite de mettre en lumière un sujet trop peu abordé.

23 janvier – Julianne

Au-delà du hors-champ (9 minutes)

Réalisation : Axel Robin | Mood : Weird

Synopsis : Une équipe de tournage est à l’œuvre. Les mouvements dansés révèlent la beauté d’une chorégraphie propre aux plateaux de cinéma.

Avis :  Lorsqu’on regarde un film, on a tendance à oublier tout le travail qui se cache derrière. Le générique constitue généralement une liste de noms qui défile à la fin du film et que personne ne prend la peine de lire. Le court-métrage d’Axel Robin rend hommage à tout cet ouvrage, toute cette action que nécessite la réalisation d’une œuvre cinématographique, même s’il s’agit d’une brève séquence de deux minutes. La caméra focalise sur l’équipe de tournage, dont le travail est présenté sous la forme d’une chorégraphie qui permet de pleinement en apprécier la beauté. La scène tournée en tant que telle se voit reléguée au second plan, faisant office de bruit de fond, puis de générique de fin.

Cherry (22 minutes) – Coup de coeur

Réalisation : Laurence Gagné-Frégeau | Mood : Doux, Surprenant

Synopsis : Portrait de Marie-Lise Chouinard, soit le fruit de la résilience, de l’amitié et de l’espoir.

Avis : Ce court-métrage inspirant montre l’autrice et comédienne Marie-Lise Chouinard (1986-2022) dans son intimité, alors que sa vie achève. S’il y est souvent question d’une mort prochaine, le film de Laurence Gagné-Frégeau n’a rien de déprimant. Les diverses captations vidéo tirées de la vie de tous les jours de la comédienne montrent une femme heureuse, positive et bien déterminée à profiter du temps qui lui reste. Un documentaire inspirant et lumineux qui rappelle au public l’importance de profiter à fond de la vie, quelle qu’en soit la durée.

Notes sur la mémoire et l’oubli (8 minutes)

Réalisation : Amélie Hardy | Mood : Méditatif

Synopsis : Capturer, documenter, enregistrer, partager, recommencer. Et si nous avions perdu quelque chose en cours de route?

Avis : Autrefois, un souvenir était une chose intime, intérieure à nous. Puis, nous nous sommes mis à archiver notre mémoire, à en garder des traces à l’extérieur de nos têtes (dans un album photo, par exemple). Aujourd’hui, une grande partie de nos vies est archivée dans un nuage quelque part. Notes sur la mémoire et l’oubli constitue une réflexion sur notre rapport à la mémoire. Le film est composé d’un amalgame de scènes filmées, d’animations, mais aussi d’images d’archives et de flux de publications en ligne, parfaites illustrations d’une mémoire qui tend à s’extérioriser. Outre cela, j’aimerais souligner la narration, dont l’humour noir m’a fait sourire plus d’une fois. Un amusant petit documentaire qui nous fait réfléchir tout en nous faisant sourire.

Nuit blonde (16 minutes) 

Réalisation : Gabrielle Demers 

Synopsis : Victor ne se plaît pas dans sa résidence pour adultes autistes. Pour éviter la disco du vendredi, il sort prendre une marche et rencontre un jeune prostitué.

Avis : Comme dans plusieurs autres films et séries télé, la représentation de l’autisme dans ce court-métrage de Gabrielle Demers est quelque peu caricaturale. Il faut dire qu’étant moi-même diagnostiquée d’un trouble du spectre de l’autisme (syndrome d’Asperger), les représentations de l’autisme dans les médias est un sujet qui me touche particulièrement. Le film n’est pas mauvais, mais je n’ai pas accroché.

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