Un salon de l’agroalimentaire 100 % étudiant

Un jardin de 5000 pieds carrés, 90 kiosques, 350 étudiants bénévoles, près de 20 000 visiteurs. C’est avec cet impressionnant palmarès que s’est déroulée, du 16 au 18 janvier, à ExpoCité, la 40e édition de la Semaine de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Consommation (SAAC), le plus grand salon organisé par des étudiants au Canada.

Frédéric Chrétien

La SAAC, c’est une réalisation 100 % UL ! Cet évènement organisé dans sa totalité par des étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) avait cette année pour thème « Ensemble au cœur de l’agroalimentaire, savourons le travail des artisans d’ici ».

Pour Félix Marsan-Pelletier, étudiant à la FSAA et président de la SAAC, il s’agit pour les étudiants impliqués de « vulgariser leurs connaissances et d’échanger avec le grand public ». Selon lui, ce salon est l’occasion pour eux « de communiquer leur passion de l’agroalimentaire au public et aux intervenants du milieu », en plus de « sensibiliser le grand public en lui faisant prendre conscience de l’importance du secteur agroalimentaire au Québec, de sa diversité et de sa complexité ».

Au cœur du salon, on peut retrouver, en plus de la ferme, du jardin et des kiosques d’entreprises et d’organismes du domaine de l’alimentaire et de l’agriculture, près de 16 kiosques étudiants, dont les organismes Brassta et la Fromagerie du Campus, bien connus à l’UL.

Des étudiants passionnés

Interrogée sur ses motivations personnelles à participer au salon de la SAAC, Stéphanie Vignola, étudiante et membre de la Fromagerie du Campus, affirme qu’« il s’agit d’une expérience unique pour faire connaitre notre beau projet et nos différents fromages, ces derniers représentant pour nous des heures d’effort et une grande passion. Le fait de partager notre expertise et d’en faire profiter à tous est plus que satisfaisant. »

En plus de participer aux trois journées du salon, Stéphanie a aussi pris part aux préparatifs, très exigeants selon elle : « La préparation pour un évènement de ce genre est assez complexe. Dans notre cas, il s’agit d’une grande planification pour les différents fromages que l’on souhaitait produire et vendre frais ; notamment notre fromage en grains. »

Si la préparation et la tenue sont exigeantes, Stéphanie en retire une grande satisfaction personnelle puisque les commentaires qu’elle obtient des visiteurs, tous positifs, l’encouragent, elle et toute l’équipe de la fromagerie, à continuer sur leur lancée.

« Je dirais que la SAAC est un “must”, animé par des étudiants passionnés et généreux de leur temps. Il s’agit de l’endroit idéal pour démystifier des idées reçues sur l’agroalimentaire et parler de différents enjeux sur une note toujours positive et réaliste », commente-t-elle, enthousiaste.

Un salon de plus en plus populaire

Questionné sur la fréquentation du salon, Félix Marsan-Pelletier confirme que « l’achalandage à l’ouverture du salon était supérieur à l’an passé. Nous avons aussi reçu plus de groupes scolaires. D’année en année, l’achalandage du salon augmente et nous croyons que la tendance va se maintenir cette année. » L’an dernier, ce sont 21 000 personnes qui avaient visité les lieux. Pour cette 40e édition, « nous avons reçu tout près de 20 000 visiteurs ; on maintient la moyenne », indique le président de la SAAC. « On a eu une très belle participation, de très bons commentaires, autant de la part des visiteurs que des participants. Tout le monde est très satisfait », conclut-il.

Pas surprenant que de plus en plus de gens prennent le temps d’y jeter un œil puisqu’autant les parents, les étudiants que les enfants peuvent y trouver leur compte : discuter avec des professionnels, explorer la ferme et le jardin, déguster de nouveaux produits ainsi qu’assister à différentes conférences à l’espace symposium.

En collaboration avec Margaud Castadère-Ayçoberry et Alice Chiche


Vox pop : S’impliquer et partager sa passion

Rencontre avec cinq étudiants en agronomie, bénévoles au salon de la SAAC.

  • Mathieu Girardot : Faire le pont entre l’agriculture et la ville.

Je pense que c’est vraiment dans la culture de notre Faculté de s’impliquer. […] La SAAC, c’est ce qui fait rayonner le plus notre Faculté et c’est un bon pont entre nous, les futurs professionnels, et les professionnels actuels. Et c’est de transmettre notre savoir au grand public. Les gens de la ville consomment beaucoup des produits de la campagne, mais ne savent pas nécessairement d’où ça vient. Donc il s’agit de remettre les pendules à l’heure. Il faut dire que les gens qui sont impliqués dans l’agriculture, ce sont vraiment des gens passionnés et qui ont à cœur l’environnement. On pense souvent, à tort, que ces gens-là n’ont aucune conscience écologique, alors qu’ils travaillent avec la terre. Ils n’ont pas le choix d’en prendre soin. […] On met aussi en contexte la production. On explique l’environnement dans lequel sont élevés les animaux, comment une carotte se rend jusqu’à l’épicerie, etc. C’est de faire le pont entre l’agriculture et les gens de la ville.

  • Marie-Anne Amont : Être en contact avec le public.

Je suis dans le domaine de l’agriculture. J’ai une ferme chez moi. […] J’aime les animaux, j’aime le contact. Il faut faire connaître le domaine aussi. Ça permet de démystifier le milieu. Les gens de la ville ne connaissent par exemple pas toutes les étapes qui permettent à une vache de faire du lait. Donc, la SAAC ça me permet d’avoir un contact avec le public. Et ici [à la ferme de la SAAC], on expose différentes races de vaches pour pouvoir montrer un large portrait de races, et pas juste avoir des Holstein par exemple, pour montrer la diversité des animaux.

  • Ingrid : Élargir ses horizons.

Dans mon programme, les profs nous conseillent souvent de nous impliquer dans ce genre de programmes, de faire des salons. Ça aide beaucoup pour le futur, pour trouver un emploi. Quand les employeurs voient que tu t’impliques, c’est plus facile de trouver un emploi. Aussi, pour connaître de nouvelles productions. Ça nous permet d’apprendre, de visiter de nouveaux horizons, de nouveaux élevages, et de faire des rencontres.

  • Annabelle : Partager son savoir et varier ses connaissances.

C’est une bonne façon de diffuser nos connaissances au public, de montrer d’où vient tout ce qu’il y a sur leur table, de partager ce que l’on sait ; et vers où s’en va l’agriculture : montrer que ça a changé et que ça change encore. C’est une bonne manière de discuter avec les gens et de partager notre savoir. […]

C’est la deuxième année que je participe au salon de la SAAC. Chaque année, on essaie de changer de kiosque pour en apprendre un peu plus sur les autres productions qui se font. Cette année, je suis avec les vaches, alors que l’année dernière, j’étais sur le kiosque du porc. Même si je me dirige vers la production laitière, j’en ai beaucoup appris l’an passé sur le secteur du porc. Il y a des producteurs qui sont venus nous rencontrer. C’est le moment aussi de se faire plein de contacts.

  • Marc-Antoine : Exposer ses passions.

Le salon de l’agriculture, c’est un bon moyen de faire connaître notre milieu aux gens de la ville. Le centre de foire, c’est gros ; il y a beaucoup de personnes qui passent ici ! On expose tous nos passions. Pour nous, c’est le fun, car on est souvent dans des livres ou dans nos cours théoriques, mais là on présente le concret. C’est vraiment plaisant pour ça. Mais c’est de la job quand même ! C’est beaucoup de préparation au début. Il faut monter tous les kiosques. On monte ça de A à Z.

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