Crédit photo : Révolution Communiste UL

Une grève pour la Palestine à l’automne ?

Plusieurs étudiant.es se mobilisent autour d’une possible grève pour la Palestine cet automne. Une assemblée de mobilisation est prévue le 11 septembre.

Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

 

Après une tentative de campement démantelé par la police en juin dernier, la mobilisation propalestinienne revient sur le campus de l’Université Laval pour l’automne. Une assemblée de mobilisation pour une possible grève est prévue le 11 septembre prochain à 18h30 au local 1435 du pavillon Charles De Koninck.

La contestation s’est fait entendre partout dans le monde, et particulièrement dans les universités depuis le 7 octobre de l’année dernière. De Columbia à UBC, en passant par McGill et l’UQAM, les campements appelant à la fin de ce qui est de plus en plus reconnu comme un génocide se sont multipliés sur les campus.

Pour François-Xavier, étudiant au baccalauréat en histoire et militant du Parti communiste révolutionnaire, il s’agit de donner un nouveau souffle au mouvement et d’aller au-delà des manifestations et autres actions symboliques. « C’est notre argent qui s’en va vers un génocide et ça fait un an que ça dure », dit-il à propos des investissements de l’Université qui ont un lien avec l’État d’Israël. Il critique également l’absence d’action de l’Université par rapport au conflit malgré les nombreuses actions de l’an dernier. « On a plus à convaincre les gens de la réalité du massacre. La prochaine étape c’est une grève étudiante parce que là on est rendu à une étape où, clairement, ils ne nous écoutent pas. On va les forcer à nous écouter. »

Les militant.es en sont donc à l’étape de la mobilisation. C’est pourquoi, le 11 septembre prochain, une première assemblée est prévue afin d’organiser un plan d’action pour l’automne. Toute personne qui souhaite s’impliquer ou en apprendre plus sur la lutte est invitée à venir y participer.

Le nerf des luttes de la dernière année s’est majoritairement constitué autour des investissements de l’Université Laval liés à l’État d’Israël. Autre que des activités en collaboration avec l’industrie de la défense et des placements dans des fonds ou des banques comme Blackrock ou RBC qui collaborent avec l’État sioniste, on en sait cependant encore très peu à ce sujet.

Selon d’autres étudiant.es ayant rencontré la direction à trois reprises pendant l’été, la direction de l’Université Laval n’est pas non plus prête à se positionner en faveur d’un cessez-le-feu ou la reconnaissance d’un génocide. Les étudiant.es en question ont également tenu à mentionner un manque de transparence de la part de l’Université quant à ses états financiers.

De son côté, l’Université Laval, par le biais de sa Direction des communications, affirme qu’elle « gère la vaste majorité de ses placements par l’intermédiaire de gestionnaires de fonds » et qu’elle « ne sélectionne pas elle-même les placements. » Les gestionnaires tâchés de le faire sont cependant prier de respecter la politique d’investissement responsable de l’Université. Celle-ci affirme également que « Tous les gestionnaires de fonds avec lesquels fait affaire l’Université adhèrent aux principes pour l’investissement responsable de l’Organisation des Nations Unies (UNPRI). »

« C’est dans [un] esprit d’ouverture au dialogue et à la bienveillance que nous faisons particulièrement preuve d’écoute et d’empathie auprès des personnes qui souffrent de ce conflit au Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023 », a-t-on répondu à Impact Campus par courriel.

Depuis les attaques du 7 octobre dernier, c’est plus de 40 000 personnes qui sont mortes dans les hostilités entre le Hamas et l’armée israélienne. La majorité des victimes sont palestiniennes et plus de 14 000 d’entre elles sont des enfants. Autour de 134 journalistes ont également été tué.es, dont 111 sont palestinien.nes.

 

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