Vers une politique familiale aux études

Depuis plusieurs mois déjà, le Comité politique familial (CPF), composé de l’Association des parents-étudiants de l’Université Laval (APÉTUL), de la CADEUL et de l’AELIÉS, travaille sur la création d’une politique familiale destinée aux études. Il a ainsi convié la communauté au lancement de sa campagne « Ensemble pour une politique familiale aux études! » le 31 mars dernier.

Ce mouvement vise à « sensibiliser la communauté universitaire en général et l’administration de l’Université Laval en particulier à la nécessité d’une politique de conciliation famille-travail-étude », explique la coordonnatrice à l’APÉTUL et mère de quatre enfants, Annie-Pierre Bélanger.

Si tout continue comme son équipe le souhaite, « il s’agirait de la première politique familiale universitaire au Québec », précise-t-elle.

Écrire l’histoire

Concrètement, le lancement de la campagne a pour but de « célébrer tout le travail qui à été accompli cette année et de rendre visibles les besoins des parents-étudiants » en plus d’annoncer les démarches à venir, poursuit la coordonnatrice de l’association des parents-étudiants.

Depuis la création en novembre du CPF, qui représente 100% de la communauté étudiante de l’Université Laval dans le besoin, ses membres ont travaillé « avec acharnement » à l’élaboration d’un mémoire sur les parents-étudiants pour une politique familiale aux études.

Présentement en révision, celui-ci devrait être rendu disponible en mai. Il regroupe « 10 années de recension des recherches empiriques sur les parents-étudiants et d’expériences très riches sur le terrain, autant de mères-étudiantes que de pères-étudiants », explique Annie-Pierre Bélanger.

Rétroaction

C’est à partir de ce document que le CPF a pu réaliser une ébauche de dix recommandations destinées à construire un cadre formel de politique familiale aux études à l’UL. Cette dizaine de postulats comprend, entre autres, l’octroi d’un statut à temps plein pour les parents-étudiants à temps partiel, leur donnant accès aux mêmes avantages que les étudiants à 12 crédits et plus.

Autres suggestions avancées :

  • Autoriser des congés volontaires de maternité de six sessions maximum ou de paternités de trois sessions maximum, et ce, sans désinscription au programme.
  • Offrir un campus adapté aux réalités des parents-étudiants en aménageant des résidences familiales sur le campus
  • Assurer une offre suffisante de services de garde adaptés pour les parents-étudiants, incluant l’ajout de plages horaires dans les garderies du campus.

L’ensemble de ces pistes de solutions vise à améliorer les conditions de vie des parents-étudiants et de leurs enfants.

De manière générale, le CPF devra « adresser ces recommandations aux autres instances concernées, puisque plusieurs problèmes des parents-étudiants ne se limitent pas à l’Université Laval », indique la coordonnatrice. Ils s’adressent plus largement au ministère de l’Éducation du gouvernement provincial et au ministère de l’Immigration du gouvernement fédéral, selon elle.

Dure réalité

Les recherches sur le sujet demeurent claires et frappantes : la majorité des parents-étudiants conciliant famille, travail et études font face à de nombreuses injustices financières, mais aussi à des conflits d’horaire et un niveau de stress élevé. Ils vivent  de l’isolement et de l’exclusion de par leur situation et étudient dans un campus inconscient de leurs besoins, selon l’APÉTUL.

Ensemble, les parents aux études comptent pour environ 25% de la population étudiante du Québec. Les 3/4 sont des femmes et 65% doivent étudier à temps partiel.

Annie-Pierre Bélanger n’hésite pas une seconde à utiliser le terme de discrimination systémique. « Cela porte atteinte à l’égalité des chances et des sexes et aux valeurs promues par notre université et la société québécoise », lance-t-elle.

Soutien important

« Les parents-étudiants ont besoin d’accommodements et surtout d’un cadre qui leur permettent de reconnaitre leur situation, de reconnaitre leur réalité, explique la présidente de l’AELIÉS, Milène R. E. Lokrou. Une université qui met au premier plan la réussite de ses élèves, c’est une université qui est obligée de prendre en compte les réalités des différentes populations étudiantes présentes. » Cela représente, selon elle, un souci fondamental d’équité.

L’APÉTUL fêtait cette année ses 10 ans. On y compte aujourd’hui plus de 600 membres, tous parents-étudiants. Ceux-ci invitent tous ceux étant non-membres à rejoindre l’association dès maintenant. L’inscription est gratuite et permettra à l’association et au comité d’avoir une plus grande visibilité lorsque viendra le temps de négocier avec l’administration pour l’implantation de cette politique familiale aux études.

Pour plus d’informations concernant celle-ci, consultez le site Web de l’APÉTUL en cliquant ici.

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