Voie de covoiturage sur Robert-Bourassa : De l’optimisme à l’Université Laval

En fonction depuis maintenant deux semaines, le projet de covoiturage sur l’autoroute Robert-Bourassa rejoint lentement, mais sûrement, de plus en plus de nouveaux adeptes. Le programme de covoiturage de l’Université Laval espère, lui aussi, pouvoir tirer son épingle du jeu.

Le projet-pilote de covoiturage sur l’autoroute Robert-Bourassa a vu le jour le 29 septembre dernier. Il permet aux usagers d’emprunter la voie réservée aux transports en commun s’ils ont au moins deux personnes à bord de leur véhicule. Depuis sa mise en place, de plus en plus d’usagers utilisent cette voie, jadis exclusivement réservée au transport en commun.

Au vice-rectorat exécutif et au développement de l’Université Laval, c’est depuis le début de la session d’automne qu’on sait que ce projet allait voir le jour. Des impacts positifs dans le programme de covoiturage sont ressentis.

Le programme de covoiturage de l’UL

« Il est intéressant de constater qu’au début de l’année universitaire, les inscriptions au programme de covoiturage de l’Université Laval ont augmenté de 17 %. Même s’il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire, on sait que le projet a suscité un intérêt préalable et que nous allons dans la bonne direction », indique Jean-Sébastien Boucher, responsable du déplacement durable au vice-rectorat exécutif qui a la charge du programme de covoiturage de l’Université.

Ce programme de covoiturage est affilié au réseau canadien Covoiturage.ca (Carpooling.ca) qui compte plus de 87 000 membres dans 56 entreprises d’un océan à l’autre. Dans le cas de l’Université, il y a 55 000 utilisateurs potentiels, professeurs, membres du personnel et étudiants confondus. Actuellement, 1 240 personnes sont inscrites au programme, mais selon monsieur Boucher, il ne faut pas seulement s’en tenir à ce chiffre.

« Le programme permet notamment aux gens qui n’ont pas de partenaires pour faire du covoiturage d’entrer en contact avec d’autres gens dans la même situation. Toutefois, il faut préciser que d’autres ont déjà des partenaires et partagent déjà la route dans le même véhicule sans être inscrits au programme. On parle ici de 4 % des étudiants et 11 % du personnel en 2010, ce qui n’est pas négligeable », fait-il remarquer.

Le potentiel problème de congestion

La voie réservée aux véhicules comportant plus de deux passagers permettrait de décongestionner les deux autres voies de l’autoroute Robert-Bourassa aux heures de pointe. Est-ce que cette ouverture pourrait engorger de façon significative la troisième voie ? Alors que certains craignaient un engorgement, les deux premières semaines n’ont pas suscité ce problème. L’engouement s’est développé de façon graduelle et une présence policière vise à décourager ceux qui voudraient emprunter la voie sans avoir le droit de le faire.

Selon le responsable des déplacements durables de l’Université Laval, tout ceci est matière à ajustement. « C’est un projet-pilote. S’il y a des problèmes qui se greffent au système, des ajustements seront faits en conséquence. S’il y a un engorgement à long terme, on pourrait par exemple porter le minimum à trois passagers au lieu de deux. Tous ces ajustements peuvent être facilement apportés. Pour l’instant, il n’y a pas à effectuer ces modifications », affirme Jean-Sébastien Boucher.

Pour assurer la sécurité des usagers, des panneaux électroniques sur lesquels on peut ajuster la limite de vitesse permise ont été installés, ce qui permettra de prévenir les accidents et, dans une moindre mesure, la congestion.

La sensibilisation

Le prochain défi des responsables du développement durable et du covoiturage de l’Université Laval sera de convaincre les gens de changer leurs habitudes de transport, ce qui n’est pas chose facile.

« Le transport, c’est psychologique. Certaines personnes ne sont pas à l’aise à partager leur véhicule avec un inconnu, alors que d’autres trouvent que la route est moins ennuyante lorsqu’elles sont en bonne compagnie. Il faut prendre en compte cet aspect psychologique », reconnait M. Boucher.

Chose certaine, le vice-rectorat exécutif et au développement de l’Université Laval constate tous les jours l’intérêt grandissant pour la voie réservée au covoiturage sur Robert-Bourassa. Le programme de mobilité durable de l’Université en tirera profit à long terme.

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