La souffrance comme prison

Photo: Courtoisie

Sortie de prison après une peine de quinze ans pour avoir assassiné son fils, Juliette, une femme intelligente et réservée (Elsa Zylberstein, d’une beauté profonde), tente de renouer avec sa sœur.

Philippe Claudel, le romancier et maintenant réalisateur, a décidé de ne pas se la jouer facile. Son défi : faire s’exprimer une femme qui ne parle pas. Mission réussie.

Le scénario repose sur une histoire bien ficelée et, surtout, sur des dialogues épurés qui laissent à l’actrice principale toute la place pour nous livrer un personnage renfermé, mais néanmoins touchant. On se laisse tranquillement embarquer (le film prend son temps, c’est si rare), on essaie de comprendre les motifs du crime de Juliette.
C’est d’ailleurs l’une des forces du film : il désactive notre désir de juger pour céder la place à notre désir de comprendre. Les souffrances du personnage principal sont extrêmement émouvantes, assez pour qu’il suffise de les laisser parler, sans recourir aux violons.

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