Intériorité de la salle-à-manger, Desing d'Émilie Courtoisie Archiprix

Archiprix 2015 : Une finissante en architecture reconnue à l’international

Émilie Gagné-Loranger a été sélectionnée pour présenter son travail de dernière année à Archiprix, une organisation internationale destinée à repérer les futurs architectes de talent. Son projet Allégorie onirique de la maison a séduit l’École d’architecture, dont elle était la représentante pour l’édition 2015.  

Comment faire d’un endroit intime un endroit social ? Comment jouer sur un tel paradoxe ?

Photo : Cécilia Foissard
Émilie Gagné-Loranger
Photo : Cécilia Foissard

C’est le pari lancé par Émilie Gagné-Loranger, finissante en architecture à l’Université Laval. Grâce à son projet Allégorie onirique de la maison, des pièces urbaines intimes comme intérieur collectifs, elle présente un hybride architectural où se mêlent l’intimité d’une maison et l’aspect collectif d’un lieu social.

Là où des endroits publics « deviennent l’extension de notre maison », lance la jeune femme. Inspirée du Flâneur de Charles Baudelaire, la jeune architecte a eu l’idée de créer des pièces urbaines inspirées d’une maisonnée. De quoi flâner en ville dans ce lieu accessible à tous.

Dans ce projet, les espaces collectifs citadins conçus par la jeune femme rappellent l’intérieur d’une maison. Pour y parvenir, il suffit de prendre une pièce d’une demeure et de l’incorporer à la ville. L’idée est de « prendre les qualités d’une cuisine familiale et de la mettre dans la ville pour en faire un cocon collectif », explique-t-elle.

Le concept que fait valoir l’ancienne étudiante s’attache à l’idée d’une communauté urbaine fondée sur la collectivité. « Je voulais que cette maison fasse un peu rêver, comme un grand rêve collectif. »

De la théorie à la pratique

Ce projet d’architecture est né du travail final d’Émilie Gagné-Loranger. Elle l’a réalisé dans le cadre de l’essai de sa maîtrise en architecture. La conception, réalisée sur deux volets, s’est échelonnée sur deux sessions. Lors de la première, elle s’est consacrée à l’écriture de son essai ainsi qu’à la recherche des théories. Durant la seconde, elle s’est occupée à mettre en œuvre le projet dans sa globalité.

Pour ce qui est de la transposition de cette œuvre à la réalité, la jeune femme s’est montrée réservée, mais ouverte à la potentialité de sa réalisation. « C’est un peu théorique dans le sens où ce ne serait probablement pas construit tel quel, mais c’est un rêve de collectivité qui pourrait exister », a-t-elle admis.

Dans son essai, la jeune artiste a songé au quartier Saint-Roch où elle a ciblé tous les espaces vides et les coins les plus intimes, à l’abri des passages.

Un autre concours en vue

Actuellement stagiaire et gestionnaire de projet à l’atelier Pierre Thibault, elle continue de participer à titre personnel à d’autres concours. C’est le cas de « Première Ovation » avec Romy Brosseau. Elles viennent à cet effet de remporter la bourse de création et de production de 5 000 $. À l’aide de celle-ci, elles pourront finaliser un projet mêlant architecture et arts visuels dans le but d’exposer au cours du printemps prochain, a rapporté l’ancienne étudiante.

Le projet que les deux compères ont en tête s’attache à la conception de paysages faits à l’aide de légumes moisis dans leur frigo respectif. Cette œuvre fait le parallèle entre les constructions architecturales et la nature. « Si tu laisses un bâtiment tomber en ruine, la nature reprend le dessus. Les moisissures, c’est un peu la même chose, mais à l’échelle micro puis à vitesse accélérée », conclut-elle.

Qu’est-ce qu’Archiprix ?

Il s’agit d’un concours où les écoles d’art, de design et d’architecture des quatre coins du monde sélectionnent les plus beaux projets réalisés par leurs étudiants. Le site Internet de l’organisation archive toutes les œuvres sélectionnées, ce qui permet aux étudiants les plus talentueux de bénéficier d’une visibilité non négligeable.

Il ne permet pas de remporter de prix en tant que tel, mais le rayonnement international de cette compétition permet à ces récipiendaires de se faire un nom dans le monde de l’architecture et des arts visuels.

Émilie Gagné-Loranger, de l’école d’architecture de l’Université Laval, vient d’être sélectionnée pour l’édition 2015. Samuel Bernier Lavigne, désormais professeur à l’UL, avait également été sélectionné pour l’édition 2011.

Consulter le magazine