L’art indien au MNBAQ : Le souci du détail

Ces jours-ci, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) est envahi du charme et du raffinement de la peinture indienne. Inde. Miniature du sud de lAsie du San Diego Museum of Art, lexposition présentée du 9 octobre 2014 au 18 janvier 2015, saura assurément injecter un peu de chaleur à lautomne québécois et appliquer aux couleurs de ses arbres un filtre proprement oriental.

C’est entre quatre murs d’un orangé brûlant, rappelant le soleil de l’Asie et brisant la monotonie de l’immaculé blanc muséal, que sont exposées les quelques 104 enluminures indiennes réalisées entre le XIIe et le XIXe siècle. La couleur, au sein de cette tradition picturale plurimillénaire, est l’élément activateur d’une beauté née de l’orchestration de détails, complexes et innombrables.

Roxana Velasquez, directrice général du San Diego Museum of Art, parle de cette forme d’art comme « des miniatures monumentales, petites en format, mais énormes en contenu et en perfection». Son musée possède l’une des collections les plus complètes et les plus représentatives de cette culture artistique fascinante, autrefois dédiée à des commandes de palais et de monastères. Offerte au San Diego Museum of Art en 1986 par Edwin Binney III, héritier de la fortune Crayola, la collection, qui prit plus de 25 ans à constituer, regroupe près de 2000 œuvres.

Le souci du détail propre à cette pratique artistique prend vie à l’apparition timide d’un bouton doré cousu sur la robe d’un prince, de fleurs ornementant une nacelle dorée perchée sur le dos d’un éléphant ou encore d’un rubis incrusté sur le manche d’une épée. La subtilité de ces éléments trahit un amour de la précision partagé entre les membres hiérarchisés d’importants ateliers impériaux, au cœur de plus de 700 ans de l’histoire indienne. Ayant pour vocation la représentation d’histoires sacrées, de poèmes, ou encore de récits d’aventure, la découverte de ces illustrations transcende parfois le thème pour rejoindre la stricte contemplation.

Au Musée national des beaux-arts, la présentation de ces images revêt la forme d’une série de lutrins sur lesquels sont déposées les miniatures, autrefois insérées à l’intérieur de manuscrits anciens pour en illustrer les textes. À l’entrée des salles sont distribuées des loupes, comme pour avertir les visiteurs de la petitesse des détails et surtout, de leur importance. Lors de la visite, il est captivant d’apprendre que le médium employé dans la confection de ces miniatures est l’aquarelle, ici appliquée en multiples couches pour atteindre une opacité comparable à la gouache. Les supports, pour leur part, sont de constitutions diverses, allant de la longiligne feuille de palmier au traditionnel coton tissé.

L’Inde, lointaine et envoûtante, est voilée d’un mystère qui a longtemps fasciné les civilisations occidentales. L’échantillon de peinture indienne présenté au Musée national des beaux-arts Québec ne fait pas exception de par le caractère presque mystique de sa confection. Ces trésors iconographiques sont à notre portée jusqu’au 18 janvier 2015.

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