Capsule historique : Jean Leloup au PEPS en 1990

« Durant mon spectacle, ceux qui veulent se dévêtir sont invités à le faire, surtout les jeunes filles. Et que tout le monde baise ! » Il vient à peine d’entrer sur scène et déjà, Jean Leloup annonce ses couleurs.

C’est le 6 septembre 1990 et le PEPS est rempli de milliers d’étudiants venus voir la tête d’affiche qui le précède. Plume Latraverse venait d’offrir une prestation où les effluves de weed se mêlaient aux relents de Black Label. Sarcastique et impertinent, il lance d’emblée à la foule qu’il est « content de faire la première partie de Jean Leloup », confiant que ça le ferait connaître du grand public.

Archives Impact Campus - Photo : Jocelyn Bernier
Archives Impact Campus – Photo : Jocelyn Bernier

Ce Jean Leloup, qui vient tout juste de sortir L’amour est sans pitié, prend place plus tard en soirée. Des milliers d’admirateurs venus voir Plume, il ne reste « quelques centaines de fan invétérés ».

Le critique d’Impact Campus a beaucoup à redire du passage du jeune chanteur. « Le rocker québéco-afro-français a tout essayé pour ‘’faire un bon show’’; il n’a pas réussi. » Le jeune journaliste n’est pas du tout séduit par l’interprète « à l’accent français habillé comme un bouffon américain d’un autre siècle », dont la « musique – en spectacle du moins – sonne tout à fait ‘’British’’. Le genre de musique qui faisait des ravages il y a cinq six ans… »

Tout n’est pas noir cependant pour le jeune musicien qui a étudié les arts plastiques et la littérature à l’Université Laval. On lui attribue quelques points de mérite pour « son produit très personnel, qui n’est calqué sur aucun moule du pop commercial actuel. » Qu’on se le tienne pour dit : « Jean Leloup est délinquant. Un adolescent délinquant qui n’a qu’un message : ‘’Il faut baiser, baiser et encore baiser ‘’. »

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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