Retour sur le Festival de cinéma de la ville de Québec

Il y a une dizaine de jours prenait fin la neuvième édition du Festival de cinéma de la ville de Québec. L’édition 2019, c’était près de 300 courts et longs-métrages, d’ici et d’ailleurs, présentés dans une douzaine de salles. Mentionnons la Bourse à la Création des Cinéastes de Québec qui a été remise à Fanny Perrault, une étudiante de l’université, pour son court-métrage Canicule.

Par Emmy Lapointe, chef de pupitres aux arts et à la culture

Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault – Soirée d’ouverture

Quand j’ai vu il y a quelques mois que le roman de Jocelyne Saucier serait adapté au grand écran, j’étais, sans exagérer, vraiment impatiente. C’était un livre qui m’avait touchée et j’ai toujours aimé le travail de Louise Archambault (Gabrielle, Trop, La Galère, Familia), j’étais donc gagnée d’avance.

Le récit est en soi assez simple, mais tout de même original du fait qu’il met principalement en scène des vieux marginaux qui vivent en forêt en attendant de mourir ou d’en avoir marre. Tous les éléments narratifs étaient rassemblés pour un film prenant, désarmant, mais je ne sais pas, il manquait quelque chose.

La composition de l’image est toujours bien, le montage lisse, le jeu des acteurs juste, tout est tout le temps là où il le faut, et c’est peut-être ça le problème. Le livre de Saucier est d’une poésie cassante qui ne s’est pas rendue jusqu’à nous. La seule à y être arrivée, c’est Andrée Lachapelle qui, à 87 ans, tient dans chacune de ses répliques l’humanité au complet.

Kuessipan de Myriam Verrault – Grand prix du Jury

Dix ans après son premier long-métrage À l’Ouest de Pluton, Myriam Verrault revient en force avec Kuessipan une adaptation de l’œuvre de Naomi Fontaine. Sur la couverture du livre, c’est inscrit qu’il s’agit d’un roman, mais quelques pages suffisent à comprendre que ce n’en est pas un. Même le qualifier de recueil de nouvelles ne serait pas juste, ce n’est pas suffisamment narratif pour ça. Alors le scénariser n’a sans doute pas été chose simple, mais le résultat est irréprochable.

Chaque plan semble avoir bénéficié de toute l’attention du monde et l’aspect hyperréaliste transperce l’écran. Le jeu des acteurs non professionnels est précis et crédible. La question autochtone est traitée avec sensibilité et humilité, parce que c’est d’abord et avant tout une histoire d’amitié qui est la leur, mais qui aurait très bien pu être la nôtre.

Un film brillant, pertinent, qui conforte et qui confronte.

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