Photo : Stéphane Bourgeois

L’OSQ : toujours aussi talentueux

Ce mercredi 3 novembre prenait place au Grand théâtre de Québec un concert de l’OSQ, qui présentait le fruit de ses efforts dans le cadre de la Neuvième Symphonie de Beethoven, mais aussi de la composition Du crépuscule à l’aube. J’ai pu y assister, à mon grand plaisir, en y posant un regard de presque initiée, qui ne m’a certainement pas empêché d’apprécier ce que l’Orchestre nous offrait, sans aucune prétention. Retour sur cet événement unique.

Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), journaliste multimédia

Chef d’orchestre : Eivind Gullberg Jensen | Soprano: Lauren Margison | Mezzo-soprano: Allyson McHardy | Ténor: Éric Laporte | Basse: Tomislav Lavoie | Chef de Choeur: David Rompré

Avant même que le concert ne débute, l’ambiance contribuait déjà à l’appréciation du spectacle, à la mise en œuvre d’une atmosphère de confort, propice à l’évasion musicale et mentale : des spectateurs.rices nombreux faisant la file, une foule excitée et fébrile, un éclairage chaud et enveloppant, idem pour les couleurs et les « décors ». Et, malgré l’aspect très formel qui peut se dégager d’un concert de musique classique – sans se mentir, on ne peut nier la tournure élitiste que les plus hautains.es lui font prendre – les conversations que j’ai pu captées autour de moi, avant ou après, m’ont rapidement confirmé que de la musique classique émanait une certaine universalité qui réussit sincèrement à toucher tous.tes et chacun.e.  D’ailleurs, c’était la première fois depuis bien longtemps qu’il y avait salle comble au Grand Théâtre de Québec (port du masque obligatoire en tout temps, bien entendu). Il y avait ce quelque chose de magique dans l’air (quétaine à souhait, me direz-vous) qui nous faisait réaliser comment nous nous sentions tous et toutes choyés.es de pouvoir être présent physiquement afin d’assister à l’événement en si grand nombre, mais surtout d’y assister à l’intérieur de cet espace performatif qui lui confère un caractère inédit. Tout le monde était inévitablement soutenu et porté par cet aspect rassembleur et par l’univers crée par la musique de l’orchestre.

L’orchestre. Parlons-en. Loin de moi la prétention de me prendre pour une experte en musique classique ou même en théorie de la musique, mais il n’en reste pas moins que cette chorégraphie musicale, organique et intuitive ainsi que cette symbiose entre chefs et Chœurs m’étaient particulièrement impressionnantes, envoutantes, réussies surtout. Je connaissais déjà bien la Neuvième Symphonie de Beethoven, symphonie relativement « populaire » et appréciée, et je dois dire que tous.tes les artistes impliqués.es ont contribué à lui donner la vie et lui rendre hommage de manière spectaculaire (je n’exagère même pas : il fallait y être pour en saisir l’ampleur). Mes attentes étaient élevées : elles ont été surpassées, et de beaucoup. Puis, j’ai aussi été surprise par l’introduction du spectacle avec la composition Du crépuscule à l’aube, du compositeur québécois Simon Bertrand, qui m’a aussi bien plue et qui se mérite tout autant d’éloges. Je n’ai rien à ajouter, la soirée était wow du début à la fin, rien de moins.

 

Sur la Neuvième Symphonie

Une fois dans la salle, avant que tout le monde soit bien installé, des fun facts étaient diffusés et présentés sur un écran. En voici quelques-uns en rafale sur cette symphonie iconique, emblématique et considérée comme le point culminant du travail du compositeur.

  • « Lors de la première en 1824, Beethoven, dos à la foule, encore absorbé par sa partition et complètement sourd, ne s’aperçoit pas de l’ovation qui lui est faite. Il faudra que la chanteuse Caroline Unger le tourne face au public en délire pour qu’il le réalise. Acclamée, la Neuvième symphonieentre dans l’histoire. À tel point que Wagner vit en elle « la dernière des symphonies ». Et Debussy d’ajouter qu’après elle, ‘’la preuve de l’inutilité de la symphonie était faite’’ »

 

  • « De toutes les symphonies de Beethoven, la Neuvième demeure la plus élaborée et celle à laquelle le compositeur a le plus travaillé. Sept ans de labeur et d’innombrables esquisses furent nécessaires à sa mise au propre. »

 

  • « La Neuvième constitue un cas unique dans l’histoire de la musique et peut-être même de l’humanité tout entière. Ce vibrant appel à l’union de tous ses représentants a été choisi comme hymne officiel de l’Europe par l’Union européenne dès 1986. On a aussi exécuté la Neuvième pour marquer la chute du mur de Berlin puis, quelques années plus tard, pour souligner le passage à l’an 2000. »

 

  • Lors du finale, on peut, à un certain moment, y reconnaitre la très célèbre ‘’Ode à la joie’’. « D’ailleurs, la Symphonie no.9 de Beethoven fut la première à intégrer des solistes vocaux et un chœur. Avec cette œuvre, Beethoven éclata le modèle traditionnel du genre. 𝐿’𝑂𝑑𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑗𝑜𝑖𝑒 de la finale, sur un texte de Schiller, appelle à la fraternité entre les peuples, merveilleux testament d’un compositeur alors complètement sourd, et qui devait disparaître 3 ans plus tard… »

 

  • La Neuvième Symphonie de Beethoven est reprise dans plusieurs éléments de la culture populaire, dont plus d’une quinzaine de films, notamment Orange Mécanique et La société des poètes disparus, un ballet, des séries télévisées, des animations, et même dans le jeu vidéo Parodius sur la console NES.

Sources:

Orchestre symphonique de Québec. https://www.facebook.com/orchestresymphoniquedequebec

Bertrand Guay. https://www.osq.org/wp-content/uploads/2021/11/LaNote_Vol4_N2_Web.pdf

Wikipédia : Symphony No. 9 (Beethoven). https://en.wikipedia.org/wiki/Symphony_No._9_(Beethoven)#Influence

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