Critique musique : 22h22 d’Ariane Moffat

Sérénité, maturité et sagesse : c’est ce qui transpire de 22 h 22, le nouvel album tout en français d’Ariane Moffatt. Pourquoi? Parce que, depuis son dernier opus paru en 2012, l’artiste est devenue une jeune maman. Mais surtout parce que ses textes et sa démarche artistique reflètent cette nouvelle réalité.

Les thèmes abordés dans ce cinquième album diffèrent grandement de tous ceux qu’Ariane a abordés depuis les débuts de sa carrière, il y a maintenant quinze ans. Exit la jeunesse égarée, le désir maladif des nouveaux amours et la déception des cœurs brisés; bonjour les réflexions sur le temps qui coule, sur les rendez-vous obligés de l’existence ainsi que sur l’amitié éternelle. Quoique bien tournés et pas quétaine pour deux sous, les textes souffrent néanmoins d’un manque d’énergie – pour ne pas dire de sensualité — auquel l’artiste nous avait habitués par le passé. C’est plus posé que fiévreux.

Les douze pistes qui composent 22 h 22 confirment ce qu’on savait déjà : Ariane Moffatt maîtrise les claviers et les synthétiseurs comme pas une. C’est groovy, c’est planant, voire lascif, et ça accroche. L’oreille attentive prendra un malin plaisir à décortiquer les multiples couches et textures que l’auteure-compositrice-interprète s’est amusée à subtilement superposer avec Jean-Phi Goncalves, son coréalisateur. On sent que l’artiste navigue dans la même vibe que lors de MA, son album précédent. Et on aime ça.

Avec 22 h 22, on sent qu’Ariane Moffatt est en quelque sorte arrivée quelque part. Contrairement à ses quatre albums précédents, où elle n’a cessé de se réinventer à chaque fois, elle s’inscrit ici dans une certaine continuité, pour ne pas dire dans une continuité certaine. Une approche certes conservatrice, mais qui a le mérite, dans le cas présent, d’être fichtrement efficace.

Mignon : Matelots&frères, la dixième piste de 22h22 sur laquelle on entend Paul et Henri Marcil-Moffatt, les deux jumeaux de la chanteuse.

Dansant : De mort à vivant. « Tu n’es pas disparu à jamais – Je savais qu’un jour tu reviendrais – Me voir – Pour me livrer ton secret. »

4/5

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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