Festival de contes et menteries : diversité, rigolades et obscurité au rendez-vous

Le Festival de contes et menteries, organisé par les Ami.es Imaginaires et se déroulant à la Maison de la littérature de Québec, offre une programmation variée, allant du concours de menteries au spectacle bilingue français-langue des signes. Impact Campus a eu la chance de rencontrer deux personnes très impliquées dans cette 8e édition du festival, Yolaine et Monsieur Mouch.

Par Florence Bordeleau-Gagné, journaliste multiplateforme

Une ouverture sous le signe d’un bilinguisme bien particulier

Le 2 avril avait lieu la première soirée du festival, qui s’ouvrait sur un spectacle bilingue peu commun : les contes étaient présentés par quatre artistes, dont trois personnes sourdes. « C’est pas si facile de rejoindre la communauté sourde, parce qu’il y a très peu de spectacles accessibles pour eux, et il y en a par le passé qui ont été mal faits. Donc souvent la communauté hésite à se déplacer…  Automatiquement, le fait d’avoir trois artistes sourdes, ça met plus en confiance la communauté », souligne avec fierté Yolaine, conteuse, fondatrice de l’organisme Les Ami.es Imaginaires et directrice générale et artistique du festival. « Ça a créé quelque chose cette année qui n’existait pas avant. »

La diversité, mot d’ordre de la programmation

Diversité évidemment des appartenances identitaires des artistes qui seront au rendez-vous, qui ont été sélectionné.es avec cette idée en tête, mais aussi dans le contenu auquel on peut s’attendre lors de chaque soirée du festival. En effet, les représentations du festival ne sont pas sur le modèle des « one man/woman show ». Au contraire, une panoplie d’artistes se partageront la tribune chaque soir, tant lors du spectacle du Cercle du conte de Québec, que vendredi, samedi et dimanche lors des concours de menteries ou des chicanes de clochers. Jeudi le 4 avril, le spectacle Lueurs présente une formule très particulière : les conteur.euses circuleront entre les tables des spectateur.ices, éclairées de chandelles, pour leur partager des petites histoires, toutes brèves. À la fin de son récit, l’artiste éteindra la chandelle, et la tablée pourra ensuite la rallumer à sa guise pour indiquer aux autres conteur.euses leur intérêt à entendre une nouvelle histoire. Le festival s’adresse principalement aux adolescent.es et aux adultes, puisque des contes pour enfants sont souvent performés dans les bibliothèques de Québec.

Festival de Contes et menteries 2023. Crédit photo : Marie-Josée Marcotte

Monsieur Mouch, artiste invité pluridisciplinaire

Nom d’usage, Mouch, nom d’artiste, Monsieur Mouch (« sans e parce que je suis un gars »). Auteur de BD jeunesse documentant des sujets nécessaires, mais parfois difficiles à aborder avec les petits, comme la sexualité, la mort ou le harcèlement, Monsieur Mouch se décrit aussi comme quelqu’un qui « bricole pour occuper ses mains dans le but de fumer moins de clopes. » Aussi très familier avec le slam, ce Français en visite participera à toutes les prochaines soirées du festival. « Je ne suis pas stressé, juste curieux de voir comment les autres vont faire leurs menteries. Je ne sais pas vers quoi les autres sont parti.es. » Il s’agit de la première fois qu’un artiste étranger est invité au Festival de contes et menteries.

Le festival se déroule du 2 au 7 avril 2024, à la Maison de la littérature de Québec.

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