Festival Plein(s) Écran(s) 2025 – Revue du 26 au 28 janvierFrédérik Dompierre-Beaulieu, Emmy Lapointe et Léon Bodier·26 janvier 2025Arts & cultureCinémaCritiquesEn vedette Depuis maintenant 9 ans, le Festival Plein(s) Écran(s) permet au public de découvrir gratuitement et en ligne une foule de courts-métrages de tous horizons. À tous les jours du 23 au 31 janvier, et pendant 24 heures, vous aurez la chance de pouvoir visionner une variété de courts-métrages, qu’ils soient plutôt doux ou explosifs, fictifs ou réels, animés ou tout simplement inclassables (eh oui ! ça arrive !). Et comme à toutes les années (enfin presque), Impact Campus se fait un plaisir de vous partager ses réflexions, coups de cœur et états d’âme. Nous vous encourageons à y jeter un coup d’œil, à partagez, vous aussi, vos favoris, puisque ce festival est, après tout, l’occasion idéale de se rassembler, de contribuer à la démocratisation de l’art cinématographique et à son rayonnement (et entre nous, quand avons-nous réellement la possibilité de visionner de tels courts-métrages ?). Du vrai bonbon cinématographique ! Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), cheffe de pupitre aux arts, Emmy Lapointe, rédactrice en chef et Léon Bodier, journaliste multiplateforme Pour profiter du Festival Plein(s) Écran(s), rien de plus simple : l’événement est gratuit et disponible à toustes. Vous n’avez qu’à vous rendre sur leur page Facebook (ici) ou Instagram (ici). Vous pouvez également avoir accès à toutes les informations concernant le festival et aux courts-métrages directement sur leur site web (ici). Bon visionnement ! Mood (tels qu’établis par le festival) Explosif, Poignant, Inquiétant, Tendre 26 janvier – Frédérik Avec Thelma (14 minutes) Réalisation : Raphaël Balboni et Ann Sirot | Genre : Fiction | Mood : Tendre Synopsis : Les parents de la petite Thelma sont coincés en Islande suite à l’éruption d’un volcan. En attendant, Jean, Vincent et Thelma vivent sous le même toit. Avis : Avec Thelma, c’est une fenêtre de 14 minutes sur un quotidien chamboulé, pourtant attendrissant. Le court-métrage, sur tous les plans, fait dans la simplicité, mais c’est aussi ce qui semble le rendre si authentique, bien qu’on ait droit à une œuvre de fiction. On peut facilement se l’imaginer comme vraie, s’y transporter nous-mêmes. Alice et les soleils (24 minutes) Réalisation : Théo Degen et Charlotte Muller | Genre : Fiction | Mood : Poignant Synopsis : Alice était en vacances au bord du Lac Léman. Elle se faisait chier jusqu’au jour où elle a rencontré Zack dans les champs de soleil. Avis : Si vous n’avez pas déjà été conquis.es par son traitement vintage qui donne l’impression d’avoir été tourné sur pellicule – format et grain de l’image, saturation des couleurs – ou pas sa trame musicale, vous le serez assurément par cette amitié parsemée de je t’aime mi-avoués. C’est un peu mystique, mais banal, aussi. Un bain de soleil qui donne envie de lire Gabrielle Roy, la plaine manitobaine en moins. Ah ! Ce cher Lac Léman… Si-G (16 minutes) Réalisation : Frederike Migom | Genre : Documentaire | Mood : Explosif Synopsis : Quand le rappeur Zwangere Guy décide de faire une chanson avec Si-G, son rêve de devenir rappeuse se rapproche de façon inattendue. Avis : Bien qu’il soit question d’un documentaire, on peut parfois avoir l’impression de flirter avec la fiction, non pas parce que l’histoire n’y est pas vraisemblable, mais par la manière dont elle est racontée, alternant entre entretiens, scènes du quotidien, d’amitié, extraits d’actualité et démonstrations de la jeune rappeuse. Par-delà l’espoir d’un rêve prochain, ce qui se démarque, c’est la manière de représenter la complicité, la filiation, la communauté et la bienveillance, qui, progressivement, des coulisses jusqu’au vidéoclip lui-même, nous rapproche toujours un peu plus de son univers. Voyage en amnésie (5 minutes) Réalisation : Anouk Kilian-Debord | Genre : Animation | Mood : Inquiétant Synopsis : Alors qu’il vit la première neige depuis son amnésie, Loïc erre, complètement absorbé par des sensations oubliées. Avis : Si le type d’animation rappelle quelque peu celui de Madeleine (Raquel Sancinetti) présenté lors de l’édition de l’année dernière, il semble y avoir un petit quelque chose à la Saint-Exupéry, ici. Les deux ont cependant en commun ce petit quelque chose d’apaisant, voire de serein dans l’atmosphère installée, par-delà les déambulations parfois incertaines. 27 janvier – Emmy Clémence (17 minutes) Réalisation : Myriam Ben Saïd | Genre : Documentaire | Mood : Poignant Synopsis : À travers les souvenirs et les confidences, on plonge dans l’univers complexe qu’est le deuil d’une personne aimée disparue dans la violence. Avis : Coup de cœur. Visionnement extrêmement difficile. Aurait pu être écourté légèrement pour éviter à l’émotion de s’essouffler. La mise en scène et les plans de caméra sont simples et efficaces. On se concentre sur les ami.es et les parents endeuillé.es, sur la victime sans donner de l’importance à l’homme derrière sa mort. « Ça a changé ma façon de voir la vie après la mort, j’ai pas le choix d’y croire si je veux la revoir.» Extras (15 minutes) Réalisation : Marc-Antoine Lemire | Genre : Fiction | Mood : Explosif Synopsis : Isabelle, une actrice en creux de carrière, rencontre son agente, qui a un rôle à lui proposer dans un nouveau projet. Ses attentes seront-elles comblées? Avis : Là aussi, peut-être un chouïa long, mais le propos est pertinent – les femmes mortes et motifs de l’action à l’écran – et la mise en scène en face à face le souligne très bien. Trois vagins qui crient (15 minutes) Réalisation : Alexia Roc | Genre : Fiction | Mood : Tendre Synopsis : Un triptyque qui entrelace trois récits respectifs intimes sur l’expérience vaginale. Avis : Trois récits bien entrecoupés par une trame sonore incroyable (Mixmania) qui rappellent l’inlassable éducation à faire et refaire aux hommes qui toujours s’étonnent de cet énigmatique vagin. En surface (4 minutes) Réalisation : Arash Akhgari | Genre : Animation | Mood : Inquiétant Synopsis : Une immersion dans le monde superficiel et fragmenté des nouvelles, du divertissement et de la publicité, où l’on peut facilement se laisser intoxiquer par l’attrait dangereux des médias de masse. Avis : Animation en stop motion-collage inventive. Traduit bien cette idée de surcharge d’informations qui s’infiltre dans nos quotidiens sans repos. 28 janvier – Léon Hello Stranger (17 minutes) Réalisation : Amélie Hardy | Genre : Documentaire | Mood : Poignant Synopsis : Entre deux brassées de lavage à la buanderie du coin, Cooper raconte le récit de sa transition de genre. Avis : En tant que personne ayant fait sa propre transition de genre en 2020, j’avais vraiment peur de tomber sur un énième court-métrage un peu cliché sur les traumas accompagnant le fait d’être une personne Queer dans le monde. Avec une caméra et une mise en scène sensible, Hello Stranger accompagne avec amour et émotions le spectateur à travers l’expérience d’une femme à l’histoire complexe et accessible. Bien que certaines entrevues dans la buanderie prennent un ton trop didactique par endroit, Cooper fascine et nuance ses propos par des images qui parlent plus que n’importe quelle leçon. Été 2000 (20 minutes) Réalisation : Laurence Olivier et Virginie Nolin | Genre : Fiction | Mood : Explosif Synopsis : Sarah, 9 ans, voit son éveil à l’amour et à son identité sexuelle freinée par une agression. Avis : En prenant son temps sans tourner autour du pot, Été 2000 emporte doucement les attentes du spectateur dans un endroit inattendu. C’est au grain de leur camcorder que Sarah et sa sœur réinventent une bulle où la sororité existe sans condition. La texture du paysage à flanc de skatepark rappelle les sons et les couleurs battant au rythme d’une époque dont la nostalgie, le trauma et l’espoir éclatent avec le feu d’artifice final de ce court-métrage. UWD (18 minutes) Réalisation : Brigitte Poupart et Myriam Verreault | Genre : Art / Expérimental | Mood : Inquiétant Synopsis : Chassé-croisé poétique dans un monde fichu où chacun survit seul au désarroi collectif, hanté par leur doux passé. Avis : Le synopsis ne saurait rendre hommage à cette magnifique lettre au deuil qu’offre le court-métrage. Dans un monde en ruine, les chorégraphies du silence dansent au rythme d’une apocalypse qui vient du cœur. Un univers qui souligne, par ces décors et sa bande sonore, la douleur du groupe dans un monde isolé. Mon coup de cœur pour ce festival. The Lemonade stand (5 minutes) Réalisation : Paul O’Bomsawin | Genre : Documentaire | Mood : Tendre Synopsis : Le stand de limonade traite de la relation entre Paul et sa fille Lyric au fil de leurs apprentissages au sujet des plantes et des remèdes. Avis : Simple et énergique, ce court-métrage, à défaut d’être particulièrement touchant, se remarque définitivement comme une lettre d’amour d’un père à sa fille. Auteurs/autrices Frédérik Dompierre-Beaulieu Voir toutes les publications Emmy Lapointe Voir toutes les publications Léon Bodier Voir toutes les publications