La 16e édition du Festival du Film Étudiant de Québec (FFEQ) avait lieu la fin de semaine dernière dans l’une des salles de projection du cinéma Le Clap. Avec une programmation subdivisée en quatre blocs et six catégories distinctes (fiction, documentaire, animation, expérimental, international, absurde), les amateurs venus à la rencontre des cinéastes de demain avaient l’embarras du choix, et les créateurs ont eu droit à une plus grande variété de prix et de mentions afin de récompenser leur travail.
Avec la présentation d’une cinquantaine de productions de styles et de durées différentes, c’est un public comblé qui sortait de chacun des blocs de projection au cours de la fin de semaine, sollicité alors afin de voter pour son film coup de coeur. À la suite du quatrième bloc, consacré aux propositions internationales et présenté dimanche après-midi, les visiteurs se sont même vu offrir une sélection des courts victorieux de la dernière édition de REGARD, le Festival international du court métrage au Saguenay.
La remise officielle des prix du FFEQ 2018 avait lieu samedi en début de soirée au pavillon Alphonse-Desjardins. La cérémonie, à laquelle assistaient des cinéastes inscrits à la programmation, ainsi que des représentants des organismes commanditant certains prix et Olivier Bilodeau, directeur de la programmation du Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ) et membre du jury pour la présente édition, a vu une belle diversité de productions récompensées.
Jean-Loup Pinard et Justine Prince triomphent
Deux films ont reçu les grands honneurs à deux reprises cette année: Ein Pate Chinois Mit Käse de Jean-Loup Pinard, reprenant la recette du grand classique de la gastronomie québécoise, a obtenu le prix du jury pour le meilleur film « absurde », ainsi que celui remis par le festival Vitesse lumière. De son côté, Justine Prince a reçu pour Jaune le prix KINOMADA et celui de la meilleure production Université Laval.
En rafale, les autres récipiendaires de prix du jury: Bête noire de Michael Charron (meilleure fiction), Floyd de Pierre-Yves Beaulieu (meilleur documentaire), Bulletin Spécial de Yousra Benziane (meilleur film expérimental), Mlle Nobody de Marie Fontaine (meilleur film d’animation) et Deglet Hour de Sofiane Halis (meilleur film international). Dans le kaléidoscope de Sandrine Corbeil, Silvia dans les vagues de Giovana Olmos et Amara de David Royer ont obtenu les prix KINÖ01, Antitube et le prix rayonnement Chaudière-Appalache, respectivement.
Le public du FFEQ a porté son dévolu sur Armand Vaillancourt, un documentaire d’Alexandre Gilbert, alors que Guanzillum de Frédérick Neegan Trudel a reçu le Coup de coeur du festival. Chaque prix remis samedi dernier venait, en plus de la mention, avec des récompenses diverses allant d’un montant d’argent afin de louer du matériel à de la diffusion en ligne ou au FCVQ.
Moins de visiteurs, mais une programmation riche et diversifiée
Questionnée sur ses impressions à chaud des deux jours de festivités qui venaient tout juste de se terminer, la directrice et coordonnatrice du FFEQ, Audrey Blanchette, se dit satisfaite de la réaction des amateurs de cinéma de Québec. « On a eu moins de personnes que l’année passée qui sont venues au Festival, nuance-t-elle toutefois. Les raisons particulières, je ne les sais pas, mais sur les réseaux sociaux, ça a été une de nos meilleures années en terme de promotion. » Elle estime que le beau temps et le changement de lieu de diffusion (du Cinéma Cartier au Clap) peuvent expliquer la légère baisse de fréquentation enregistrée en 2018 (le décompte non officiel lundi était d’environ 70 personnes). Le gros de l’affluence ayant eu lieu pour la projection de fin d’après-midi, la directrice affirme que celle tenue à midi était peut-être un peu trop tôt ; l’horaire sera revu en conséquence l’an prochain.
« On a eu de très bons commentaires et on a eu beaucoup de gens qui sont venus à notre soirée de remise de prix, la salle était pratiquement pleine, poursuit Audrey Blanchette. On avait beaucoup de nouveaux prix, c’était un de nos principaux défis. L’année passée, on avait environ huit prix à remettre, alors que cette année, on a réussi à en doubler le nombre. » Cela s’explique par l’augmentation du nombre de partenaires approchés cette année, dont la plupart sont appelés à revenir pour le prochain Festival.
« Le public nous a dit qu’il a vraiment aimé. On a aussi eu beaucoup de commentaire du jury, il nous a dit qu’il trouvait que la programmation côté contenu était très forte cette année. Il y avait une très grande variété. » En attendant le dévoilement de la thématique de l’édition 2019, le choix de l’absurde pour guider le plus récent FFEQ s’est révélé un grand succès, selon celle qui passera le flambeau comme directrice et coordonnatrice. « Avec l’absurde, on voulait donner de la place à quelque chose de pas trop précis, pour générer de la variété. Il y avait des films plus humoristiques, certains qui tournaient plus vers l’expérimental, d’autres avaient un ton plus sérieux. »