Flashwood : des morceaux de solitude

Un groupe d’ami.es qui n’ont que le temps à faire passer dans une banlieue sans nom ni époque. Cinq ans plus tard, les choses n’ont presque pas changé, si ce n’est de l’ennui qui se fait de moins en moins supportable.

Réalisation et scénario : Jean-Carl Boucher | Distribution : Pier-Luc Funk, Antoine Desrochers, Simon Pigeon, Maxime Desjardins-Tremblay, Laurent-Christophe de Ruelle, Karelle Tremblay, Martin Dubreuil, Sophie Nélisse, Martin Boily, Mehdi Bousaidan, Rose-Marie Perreault.

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts

Des maladresses qui ont leur place
Le film a été tourné sur sept ans sans budget décent, c’est un premier long-métrage pour Jean-Carl Boucher, il y a des scènes un peu maladroites, une tentative de ligne narrative inutile à la fin, des motifs parfois convenus, mais on s’en criss, parce que l’adolescence doit être traitée comme ça. On ne doit pas laisser l’adolescence aux mains des grandes personnes qui ont oublié ce que c’est d’avoir envie de se tirer un joint ou une balle, parce que justement, y’a rien d’autre qui donne envie.

Des tableaux tristes
Jean-Carl Boucher raconte des adolescent.es, des jeunes adultes fragmenté.es. C’était, à mon avis, la meilleure façon de les rendre, parce que les fragments viennent par nécessité, « par bouffée » disait Roland Barthes.

La banlieue, lieu de l’entre-deux par excellence, attachent les personnages de Boucher sur des clous d’asphalte; ils tombent en morceaux dès qu’on essaie de les sortir du sol. À cet égard, les plans du jeune réalisateur sont composés et teintés de cette manière : dans l’immobilité et la fragilité.

La performance de Pier-Luc Funk fend le coeur, celles de ses collègues toutes aussi justes.

Discours impressionniste sur une jeunesse qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle n’a pas.

Crédit photo : Entract Films

 

 

 

 

 

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