Ayant lancé officiellement son entreprise à la fin du mois d’août, la diplômée Bianca Nolin désire offrir avec MB : Alphawear une alternative à ceux qui veulent se vêtir avec style sans pour autant délaisser leur essence masculine. Portrait d’une jeune designer ambitieuse.
Anne-Marie Fecteau et Kim Chabot
Fière de ses origines québécoises, Bianca Nolin s’inspire de l’homme canadien-français dans la création de ses collections. Elle décrit plus précisément sa clientèle cible comme le mâle alpha. « C’est l’homme qui prend le contrôle sur sa vie. Il est charismatique, rustique, loyal et authentique. »
D’où le MB dans le nom, qui renvoie autant aux initiales de sa grand-mère lui ayant appris à coudre qu’au « Mâle à l’état Brut ». « Des fois, la mode fait perdre aux hommes leur côté masculin, opine la jeune femme. Avec MB, j’essaie de leur donner du style tout en gardant l’essence même du mâle ».
Influences lavalloises
Ancienne étudiante de l’Université Laval en administration des affaires, Bianca a d’abord fait des études en design de mode au Collège Notre-Dame-de-Foy dans la région de Québec.
Si ces années de formation ont été essentielles pour apprendre les rudiments du métier, cette ancienne joueuse de rugby pour le Rouge et Or admet avoir énormément développé sa discipline grâce au sport universitaire. « Avoir la discipline de se lever à 6h ou 7h chaque matin, c’est le sport qui me l’a donnée, se rappelle Bianca. Quand j’étais dans le Rouge et Or, ou que je faisais du sport au cégep, il fallait que je me lève plus tôt pour faire mes devoirs afin d’avoir du temps pour la pratique du soir. »
Idem pour sa formation en administration des affaires qui lui a inculquée un bagage essentiel en entreprenariat. « Pour l’instant, ce sont mes cours de comptabilité qui m’ont été le plus utile », constate la jeune entrepreneure qui garde toujours contact avec ses professeurs.
Habiller l’homme
Convaincue depuis toujours de vouloir faire du design de mode son métier, la jeune femme a découvert sa vocation pour la mode masculine seulement au cégep. « J’ai toujours cru faire des robes et habiller la femme toute ma vie jusqu’au jour où j’ai suivi ce cours où nous devions développer une collection masculine. À ma grande surprise, j’avais beaucoup plus d’inspiration. Cela a donc été une révélation pour moi », se rappelle-t-elle.
Reste que de concevoir des vêtements pour homme reste un défi de taille pour une femme. « Le plus gros défi, c’est de voir la mode comme un homme l’aimerait, et non comme une femme qui aimerait voir son chum porter certains vêtements ». Pour ses pièces, la designer s’inspire donc des goûts et du gabarit de ses amis, dont certains évoluent au sein du Rouge et Or.
Une marque 100% québécoise
Bianca avoue avoir toujours cru faire carrière à l’étranger. Pourtant, c’est en voyageant outre-mer pour effectuer un stage en Italie qu’elle réalise l’attachement qu’elle a envers ses racines québécoises.
De retour au pays, elle a envie de créer une marque dont les Québécois pourraient être fiers, une marque qui leur ressemble et qui encourage l’industrie locale. Ainsi, tous les morceaux de MB sont confectionnés dans un atelier à Beauport et presque tous les tissus proviennent de Montréal ou de Québec.
De plus, la compagnie prône le recyclage de vêtements en faisant la promesse qu’elle remettra chaque année les items qui n’ont pas été vendus à un organisme de charité de la ville de Québec.
Une PME qui s’adapte à sa clientèle
Depuis peu, MB produit ses collections en nombre limité. Selon l’ancienne du Rouge et Or, cette stratégie de commercialisation convient mieux à une PME, en plus de la contraindre en tant que designer à faire preuve de plus de créativité. « Avoir un seul bon vendeur ne suffit pas, il faut sans cesse se réinventer ! », convient-elle.
Pour tous ces messieurs qui porte du MB, cela signifie que vous avez très peu de chance de voir quelqu’un d’autre porter le même morceau que vous sur le campus !