Nouvelle exposition féministe au MNBAQ !

Avez-vous entendu parler d’Helen McNicoll ? Peintre impressionniste du XXe siècle, décédée prématurément à l’âge de 35 ans, elle n’a rien à envier aux grands noms du mouvement. Dans le cadre d’une première rétrospective de cette ampleur en pas moins de 100 ans, venez découvrir un talent caché du Canada qu’il fait bon remettre sur le devant de la scène !

Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme

Une fois encore le MNBAQ bluffe ses spectateur.ices par la maîtrise de sa scénographie. Entre jeux de lumière et agrandissements sur les murs, tout est fait pour donner de l’ampleur aux œuvres. L’exposition, qui sera ouverte jusqu’au 5 janvier 2025, s’intitule « un voyage impressionniste ». Et c’est en effet tout un voyage à travers les tableaux, et la vie de McNicoll, que le musée nous propose. Entre scènes d’intérieur et paysages tantôt maritimes, tantôt champêtres, nous nous baladons dans un univers fait avant tout de soleil et d’ombres. Si de nombreux critiques de l’époque ont souligné avec ferveur le talent de l’artiste pour exploiter et diffuser la lumière dans ses œuvres, il faut également remarquer que son traitement de l’ombre est tout aussi impressionnant !

Mais ce sont avant tout les femmes qui sont au centre des œuvres de McNicoll – aucun homme n’est le sujet d’une des toiles présentées. Si l’artiste choisit de ne pas mentionner de noms dans ses titres, elle préfère mettre en avant l’environnement (« la robe », « le sofa », « la porte ouverte », « sur la plage ») ou le métier (« vendeuse », « paysanne », « glaneuse »). Ce faisant, elle fait de la femme une ouvrière, une travailleuse avant tout, et ce, même dans la maternité. Vision moderne pour l’époque, la peintre fait la part belle à la sororité et à l’émancipation de ces figures trop longtemps représentées dans des portraits statiques. Étonnamment, chez McNicoll, le visage des femmes est souvent placé dans l’ombre, tourné vers le bas, ou de trop loin pour que l’on puisse en distinguer les traits. Est-ce une tentative de souligner que, justement, les femmes peinent à sortir de l’ombre ?

En à peine 10 ans, l’artiste produit pas moins de 300 œuvres dans lesquelles nous retrouvons tantôt la douceur de Morisot, tantôt la tendresse de Renoir, mais aussi les reflets de Monet, et même, par moments, des sursauts proches du pointillisme de Seurat. Aucun doute donc sur l’appartenance de McNicoll au mouvement impressionniste et sur la place importante qu’il convient de lui rendre. Alors, rendez-vous au musée pour prendre un bain de soleil au goût, très apprécié, de féminité.

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