Il est 23 h : on voit la scène s’animer ; s’envoler sur un air repensé de la chanson Ciao bye ciao de Ponctuation. Beat Sexü a sorti ses paillettes pour son lancement de Open House Qc et une énorme boule disco tournoie au-dessus de nos têtes. Une projection anime le mur principal : tout est shiny, tout est sexy. Bonsoir le disco funk !
Beat Sexü, fidèle à lui-même, tente de nous en mettre plein la vue et ça marche. Le quatuor est placé en U sur la scène, laissant l’espace central libre pour les invités spéciaux. Ceux-ci bravent la scène les uns après les autres, passant du duo de Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust) et Dominic Pelletier (Caravane) à l’enivrante performance d’Alexandre Martel (Anatole et Mauves). Mention spéciale à Gab Paquet et sa coupe Longueuil pour sa prestation déjantée de Papa, maman, bébé, amour. Brun citron peine à tenir en place : son Hygiénique Eugénie lui fait trasher le dance floor. Le spectacle apparaît comme la preuve même que l’objectif du projet est atteint : promouvoir la scène locale de Québec.
Party de secondaire
Dans cette optique, Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie, percussions et voix) explique que l’idée d’Open House Québec était justement de mettre de l’avant « certains pôles de la scène locale de Québec ». Il présente le projet comme le résultat d’une recherche d’un éventail musical diversifié et riche. Cette ville riche qui jouit d’une scène locale débordante d’artistes qui font dans des styles parfois plus folk, plus électronique, plus funny, plus rock, plus stoner ou plus punk, a su être mise à profil dans ce projet.
Jean-Étienne l’illustre en transposant Open House Qc dans une école secondaire. Pour lui, tous ces styles musicaux qui composent le bassin musical de Québec sont un peu comme toutes ces gangs différentes qu’on retrouve au secondaire. On se connaît d’un quelconque lien, mais on ne se mélange pas. Puis, il y a toujours ce moment dans l’année où l’absence parentale permet d’organiser un gros party. C’est là que l’étincelle se produit : on se découvre, on se rallie et on se fusionne. Chaque fois qu’on explore une nouvelle chambre, on se surprend à rencontrer une nouvelle ambiance dirigée par les groupes qui s’y trouvent. Et c’est exactement ça Open House Qc : en changeant de pièce, on change de mood.
Sociofinancement réussi
Financièrement, Beat Sexü s’est tourné vers une campagne de sociofinancement et l’objectif a également été atteint. Un monde parfait leur aurait permis d’atteindre un montant de 5000 $, de concentrer tout leur temps sur le projet pendant l’été et d’être capables de payer un peu plus de personnel. Cependant, Jean-Étienne explique qu’ils ont réussi à amasser assez d’argent pour « couvrir la plus grande partie des frais de fabrication de l’album et le remettre gratuitement aux artistes qui voulaient y participer ».
Fun fact : la veille du lancement, le quatuor accompagné d’aides-bénévoles démarraient l’assemblage des albums. Déjà bien avancés, ils ont réalisé avoir omis d’inscrire le nom de Thomas B. Martin (artiste ayant réalisé le design de la pochette) sur la couverture de celle-ci. Oups : ils ont dû l’inscrire à la main !