Les finalistes de l’édition 2016 du Prix littéraire des collégiens était réunis pour une table ronde le vendredi 4 mars au Studio P. Compte rendu d’une soirée à l’ambiance chaleureuse animée par l’auteure Marie-Andrée Lamontagne.
Cette table ronde a été l’occasion pour des étudiants et autres férus de littérature de rencontrer les finalistes et d’en apprendre davantage sur les ouvrages.
Dans la première moitié de la soirée, un échange a eu lieu entre l’animatrice et les cinq auteurs. D’emblée, Marie-Andrée Lamontagne a mentionné que toutes les œuvres s’articulent autour d’un même fil conducteur : le temps. Les auteurs, en accord avec les propos de l’animatrice, ont décliné la manière dont le temps s’inscrit de manière singulière dans leurs ouvrages.
Le personnage principal du roman de Patrick Nicol se heurte pour la première fois au fait qu’il est train de vieillir. L’auteur avoue avoir puisé son inspiration dans son quotidien. « Ma mère disait que lorsque nos parents meurent, il n’y a plus de plafond. Nous savons que nous serons les prochains à partir », a-t-il indiqué.
En mettant en scène un leaper (personne née le 29 février) qui traverse l’histoire et qui est doté de la faculté de vieillir d’une seule année tous les quatre ans, Daniel Grenier relativise la notion de jeunesse et de vieillesse.
Nicolas Dickner, quant à lui, a affirmé vouloir montrer que le temps peut être ralenti. « En étant isolés du monde, les personnages ont l’impression que rien ne bouge », a-t-il précisé.
Dans l’œuvre de Monique Proulx, le temps permet aux personnages déboussolés de retrouver une certaine forme de bien-être.
Pour la narratrice troublée de l’oeuvre Clara B.-Turcotte, le temps n’améliore pas nécessairement les choses. « Je ne voulais pas de fin idyllique où le temps finit par tout arranger. Rien n’est jamais complètement résolu » a affirmé l’auteure.
L’animatrice a ensuite posé diverses questions aux finalistes concernant leurs personnages, notamment à propos des préoccupations d’un personnage de Daniel Grenier qui traverse les époques dans L’année la plus longue et de la narratrice troublée de Clara B.-Turcotte dans Demoiselles-cactus.
Des éclaircissements
Au cours de la deuxième moitié de la soirée, les membres de l’assistance ont à leur tour pu questionner les cinq finalistes. Ceux-ci ont notamment demandé des précisions quant à certains éléments des œuvres, la signification du titre du roman de Patrick Nicol, entre autres.
Des questions sur le processus créatif des finalistes ont également été posées. Deux d’entre eux, Monique Proulx et Nicolas Dickner, ont d’ailleurs mentionné que leurs études à l’Université Laval ont eu une influence sur leur parcours. « Les cours de création littéraire et de théâtre m’ont donné une poussée dans le dos », a affirmé Monique Proulx. Nicolas Dickner, quant à lui, a eu un coup de cœur pour un cours axé sur l’histoire littéraire biblique. « J’applique encore aujourd’hui les notions que j’ai apprises dans ce cours-là dans mon écriture », a-t-il déclaré.
Des délibérations encore en cours
Le jury doit maintenant s’entendre quant au futur lauréat; les délibérations se poursuivront pendant encore un mois. Le 15 avril prochain, l’œuvre gagnante sera dévoilée lors d’une cérémonie qui se tiendra au Salon international du livre de Québec. L’auteur de celle-ci recevra une bourse de 5000 $.
Cette année, le comité de sélection composé de plusieurs critiques littéraires a retenu les œuvres de Clara B.-Turcotte (Demoiselles-cactus), Nicolas Dickner (Six degrés de liberté), Daniel Grenier (L’année la plus longue), Patrick Nicol (La nageuse au milieu du lac) et Monique Proulx (Ce qu’il reste de moi).
Ces oeuvres ont été soumises aux membres du jury du Prix, des étudiants issus de divers cégeps et collèges. Ces étudiants devront choisir quelle oeuvre sera déclarée gagnante.