Un sujet tabou abordé avec originalité

Lorsqu’une personne met fin à ses jours, une foule de questions viennent à l’esprit des membres de son entourage. La façon dont ce type de deuil peut être vécu a été abordée d’une manière originale et touchante dans la pièce Paroles d’ombre et de lumière, présentée par la troupe de théâtre Les Treize de l’Université Laval du 15 au 19 mars au Théâtre de poche.

En prenant place dans cette salle au caractère intime, l’attention des spectateurs est tournée vers la scène, où de grands rideaux blancs sortent du lot par rapport au reste du décor. Quelques instants plus tard, les lumières s’allument et les personnages sont tour à tour confrontés au décès d’un proche. L’état de choc s’en suit. Qu’est-il arrivé? Aurais-je pu faire quelque chose? Voilà quelques questions qui leur viennent à l’esprit.

Puis, ils quittent la scène et un autre personnage fait son apparition : la mort. Dans un monologue bien ficelé, elle fait comprendre l’importance de son rôle. Elle guette les humains, prête à venir les chercher lorsque le moment sera venu. Elle explique aussi recevoir des appels de gens désespérés. Elle est claire : même dans les moments les plus difficiles pouvant être vécus, il y a toujours un proche à contacter pour nous venir en aide. La contacter, elle, ne devrait jamais être une option.

À tour de rôle, les personnages qui étaient sur scène au tout début reviennent pour raconter une histoire, inspirée de faits réels. Que ce soit ami, collègue, enfant ou femme, leur lien avec la personne décédée va dans plusieurs sens, démontrant à quel point cet acte affecte beaucoup de gens. Les spectateurs les suivent à travers les différentes étapes du deuil. L’isolement, la colère, l’incompréhension ainsi que la remise en question sont parmi les sentiments éprouvés.

Que ce soit en représentant la mort par un personnage pour l’amener à poser des questions au public, ou encore en mettant de l’avant différents points de vue sur la question, l’équipe de réalisation a trouvé un moyen original d’aborder la réalité des gens touchés par un tel drame.

Douce insistance

Après chaque représentation, les gens derrière la pièce ont pris le temps de discuter avec le public. Parmi les conseils étant ressortis, il y a celui de répéter « Je suis là » pour réconforter une personne vivant avec un tel drame. Devant la complexité de trouver les bons mots, témoigner de son appui à différentes occasions peut suffire. L’équipe parle d’une « douce insistance ».

D’ailleurs, afin de rendre la population mieux outillée pour offrir du support, le Centre de prévention du suicide de Québec offre diverses formations. Il est possible d’obtenir toute l’information sur son site Internet à ce sujet. Pour toute demande d’aide, il est en tout temps possible de rejoindre un intervenant de l’organisme au 1 866 277-3553.

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