Trois groupes, trois visions poétiques

À l’occasion de la 10e édition du Mois de la poésie, Impact Campus vous présente trois des groupes œuvrant dans le domaine créés à l’Université Laval : Spoken, Exond& et RAMEN.

SPOKEN

Deux étudiants de l’Université Laval, Dominique Sacy et Virginie Lachapelle, se sont tout récemment lancés dans l’organisation de soirées de spoken word. À cette occasion, ils réunissent six interprètes (les incluant) de poésie, de slam et de rap ainsi qu’un groupe de musiciens, le Trio Loretteville, pour les accompagner.

Avant leur lecture, les interprètes vont parler de leur texte avec le groupe et discutent de l’ambiance qu’ils désirent obtenir. Les musiciens improvisent ainsi tout au long de la prestation, s’adaptant au ton et au rythme de l’interprète, qui fait de même de son côté pour s’allier avec la musique.

Selon Dominique Sacy, le but de ces soirées est de « démocratiser la littérature » en présentant des spectacles littéraires dans une ambiance conviviale. « La musique aide beaucoup à rendre ça plus accessible. Tout le monde aime ça, de la musique », estime l’étudiant en service social.

La première soirée organisée par le duo s’est déroulée en octobre dernier et a attiré près de 90 personnes. Leur spectacle proposé lors de la soirée nomade du 21 mars sera leur second. Après celui-ci, ils espèrent en organiser encore plusieurs, à raison de deux ou trois par année, dont possiblement un troisième cet été. En plus de Virginie et Dominique, les interprètes pour la soirée du 21 sont Léo Coupal, Érika Hagen-Veilleux, Geneviève Morin et Lux.

EXOND&

Le collectif Exond& a été fondé en 2013 par neuf étudiants du Baccalauréat en études littéraires de l’Université Laval qui désiraient participer au Mois de la poésie. Aujourd’hui, le groupe se compose de sept poètes, tous d’anciens ou d’actuels étudiants de l’UL, et en est à son quatrième spectacle.

Selon l’un de ses membres, Éric Leblanc, le collectif aime jouer sur les cordes sensibles. Il cite en exemple le deuxième spectacle du groupe, NORMPORN, qui traitait de la diversité et de la déviance sexuelle ainsi que le troisième, qui abordait le sujet de l’angoisse et de la peur. « On n’en parle pas que de façon glauque, mais de ce que ça peut amener de positif, de négatif. On explore les thématiques à fond », estime le poète.

Exond& propose des lectures théâtralisées des textes de ses membres. « Tout le monde écrit, et tout le monde joue », assure Éric. Bien que les poèmes soient lus, on retrouve tout de même des décors, des costumes et toute une mise en scène. « Il y a des monologues et des scènes collectives, et on peut se donner la réplique. On ne lira pas nécessairement nos propres textes », explique l’étudiant.

Dans le cadre de la nuit nomade, le collectif présentera une lecture classique de 20 minutes de quelques-uns de ses textes. Il s’agira de la première partie d’un spectacle complet qu’il espère présenter d’ici la fin de l’année. « La nouvelle lecture s’inspire de l’idée de se mettre à table. On peut jouer du pied, séduire, etc. », décrit Éric. Cette première présentation servira en quelque sorte de laboratoire pour la suite, alors que le public sera invité à donner ses commentaires à la fin. À surveiller, donc, le 21 mars.

RAMEN

L’aventure du Collectif RAMEN a commencé en 2014 par un statut Facebook de Simon Poirier au sujet de la poésie menant à une série de milliers de commentaires passionnés. Cette discussion virtuelle a rapidement mené à une rencontre, et l’idée d’un collectif a été lancée.

Ainsi est né RAMEN, collectif maintenant composé de neuf membres permanents et d’une « ramenésie » de plus de 50 personnes. Aujourd’hui, pour décrire la mission du groupe, Simon Douville emploie ces trois mots clés : créer, partager et apprendre.

Depuis un an, le groupe propose des soirées de poésie mensuelles, tous les troisièmes vendredis du mois à la librairie Saint-Jean-Baptiste. Ces événements permettent à des gens qui n’avaient parfois jamais lu leurs textes en public de s’exprimer, estime sa collègue Lux.

« Les soirées amènent une de libération des textes dans un milieu sécuritaire, parce qu’il est sans jugement », assure-t-elle. Plutôt que d’évaluer les poèmes, le collectif espère pousser les poètes à viser toujours vers le haut en donnant conseils et suggestions aux participants.

En plus de ces soirées, le collectif propose un poème toutes les six semaines à 8 h 30 à l’émission Québec Réveil de CKIA. « On essaie de faire des poèmes en lien avec l’actualité. On a en fait un petit politico-poétique, engagé », explique Simon.

De plus, ils travaillent sur des projets de nouveaux Fanzines, type de publications qu’ils ont déjà proposé par le passé et qui a toujours bien marché. Ils visent toutefois maintenant quelque chose de plus réfléchi, avec un plus grand travail sur la forme, et proposer des appels de textes aux poètes de la relève qui souhaiteraient y prendre part.

Pour le Mois de la poésie, le collectif prendra part à un prélude au spectacle La vie littéraire de l’auteur Mathieu Arsenault le 17 mars et offrira une de leurs soirées de poésie avec Migration le 18 mars.

Pour plus d’informations sur la programmation du Mois de la poésie, visitez le www.moisdelapoesie.ca.

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