Samedi dernier, j’ai eu la chance de participer à plusieurs activités du festival Québec en toutes lettres. Je vous fais ici un retour sur cette belle journée.
Par Julianne Campeau, journaliste collaboratrice
9h15 : Bonbons à lire
Fidèle à mon habitude, j’arrive beaucoup trop d’avance dans le Vieux-Québec. Ma première activité commence seulement dans trois quarts d’heure. Au carré d’Youville, je remarque une espèce de distributrice à côté du Palais Montcalm. Je n’en ai jamais vu à cet endroit. Je m’approche, et là, je réalise que cette machine distribue des « bonbons à lire », des cartes contenant des textes d’auteur.ices de la ville de Québec. Étant donné que c’est gratuit, j’essaie d’obtenir toutes les cartes, mais après en avoir distribué quelques-unes, la machine bogue. Tant pis. Dans l’esprit du festival, dont le but est de partager la littérature d’ici, je joins à cet article les « bonbons » que j’ai réussi à acquérir.
10h : Escale gourmande à la librairie Pantoute
Après avoir un peu cherché, je trouve le lieu de la conférence, au fond de la boutique. Des chaises sont installées devant un écran, à la droite duquel se trouve une table où on peut se servir une bonne tasse de café chaud, ainsi qu’une succulente viennoiserie de la boulangerie Paillard, de l’autre côté de la rue. Ce matin, c’est Mélikah Abdeloumen, autrice du roman Petite-Ville, qui anime l’activité. Elle nous fait découvrir l’univers de son livre, à la croisée des romans noir, social et fantastique, qui présente un monde pas si différent du nôtre, où règnent les inégalités sociales, la corruption et la désinformation. Les lectures de passages du roman ainsi que la présentation des divers films et livres ayant inspiré la création de cet univers rendent la conférence dynamique.
14h : Les Éphémères
Après avoir un peu cherché, je trouve finalement le lieu où se déroulera la prochaine activité de ma journée. Pour l’instant, le public n’est constitué que de moi. Je me demande s’il est fréquent pour les artistes d’être aux prises avec une spectatrice solitaire qui n’a rien d’autre à faire que de les regarder se préparer. Je crois que c’est plus le type d’événement où le public se forme pendant la performance. En effet, au cours de la prestation musicalo-poétique de 20 minutes, plusieurs passant.es curieux.ses viennent observer le numéro. Tout le monde semble passer un bon moment, moi y compris. À un certain moment, nous sommes même encouragé.es à danser au son de la musique et de la poésie. Un peu gêné.es, plusieurs d’entre nous finissent tout de même par faire quelques pas de danse timides. À la fin du numéro, les quatre artistes vont chacun.e dans leur coin, et nous invitent à aller les voir pour continuer l’activité. Moi, je vais à la table d’un « oracle littéraire », curieuse de savoir en quoi ça consiste. Je découvre que, en gros, il s’agit de prédire l’avenir à partir d’un dictionnaire. Je demande si ça va bien se passer pour moi, professionnellement parlant, après mes études. J’obtiens « arc-boutant ». Aucune idée sur comment je suis supposée interpréter ça.
16h : Salon de décoiffure
C’est complètement décoiffée que j’arrive au Salon de décoiffure. Merci le vent! Au carré d’Youville, des chaises de salon de coiffure surmontées de gros séchoirs sont installées. Dans ces séchoirs, on peut écouter des textes d’auteur.ices de la ville de Québec. Il y a également un coin « salle d’attente » où des magazines ainsi que des livres québécois sont mis à la disposition des «client.es ». Il y a également deux autres chaises de salon de coiffure, sans séchoir, où, à certaines heures de la journée, des auteur.ices (ou des comédien.nes interprétant certains textes) viennent nous « coiffer » de façon littéraire (ne vous inquiétez pas, iels ne touchent pas à nos cheveux). On a d’abord le choix entre une « coupe » longue ou courte. Puis, le texte nous est présenté de façon dynamique, invitant parfois les client.es à jouer le jeu avec elleux. Bref, une activité originale, plaisante et qui ne coûte rien.
20h : Le Vaisseau
Pour terminer cette journée en beauté, direction la salle Multi, au complexe Méduse, où nous avons droit à un spectacle musicalo-poétique. Toutefois, gros bémol : les musiciens jouent parfois un peu trop fort, enterrant quelque peu les poètes. En sortant de la salle, j’ai surpris quelques morceaux de conversation entre spectateur.ices, où plusieurs se plaignaient du fait qu’iels avaient eu du mal à comprendre ce qui était dit sur scène en raison du volume trop élevé de la musique. De mon côté, je ne sais pas si c’est parce que j’étais bien placée, mais j’arrivais à comprendre les mots des poètes, ce qui m’a permis de tout de même apprécier l’expérience. En revanche, le fait qu’une partie du public n’entende rien des lectures à cause de la musique s’avère d’autant plus problématique si on considère le fait qu’il s’agit d’un festival littéraire, et que c’est donc pour la littérature que les gens assistent aux activités de Québec en toutes lettres.