Une année loin de toi, ULaval…

J’ai choisi de prendre mes distances avec toi pour un temps qui se défile déjà trop rapidement. À peine je quittais cette routine qui faisait de moi un Lavallois que j’en retrouvais une autre en France. Une année outre-mer qui s’est bien fait attendre d’ailleurs; à combien de minutes et d’heures puis-je évaluer le temps passé à imaginer ma vie ici? Se languir à l’idée d’une nouvelle vie à l’étranger, à travers la paperasse procédurale, je n’y croyais pas vraiment, jusqu’à ce que je la vive réellement, une semaine ou deux après le départ.

Bien qu’il soit assez facile de discerner les raisons poussant un départ à l’étranger (Je veux dire, c’est plutôt à la mode de le faire, les articles de blogues tels que Narcity en font allègrement l’éloge), on peut tout de même se demander : « pourquoi le faire dans un cadre scolaire ? ». Il y a effectivement moult façons de voyager, de découvrir le monde et de se découvrir soi-même. Pourquoi troquer une routine contre une autre ou encore une chaise de classe contre sa consœur 5000 km plus loin ? Laissez-moi vous expliquer !

Les établissements scolaires et leur culture étudiante

L’école, c’est en quelque sorte ce qui accompagne notre quotidien depuis que nous sommes tout jeune. On nous y dépose à l’aube de nos 5 ans, on ignore un peu pourquoi, mais on s’y habitue assez rapidement. Au travers des années, on sera amené à côtoyer des gens : des filles, des garçons, des professeurs, des intervenants. Bref, une multitude de femmes et d’hommes qui, chacun leur tour, nous marqueront à leur façon.

L’établissement scolaire est un véritable milieu de vie. On y développe, certes, nos capacités intellectuelles et professionnelles, mais son importance dépasse l’aspect pédagogique. C’est un lieu de socialisation. La construction de notre personnalité est grandement tributaire de l’environnement scolaire dans laquelle nous nous trouvons et, par extension, à la culture qui y est associée.

On touche le point important, cette culture qui différencie notre école de celle des autres. Être étudiant à l’Université Laval, c’est autre chose que d’être étudiant ailleurs. C’est dans cette perspective que prend tout le sens de mon voyage. Expérimenter la vie estudiantine de ce nouveau patelin, élargir mes horizons, développer une nouvelle routine, s’immiscer dans une réalité quotidienne toute autre.

Les distinctions notables

Je suis actuellement étudiant à l’Institut d’études politiques de Paris, sur un campus qui n’est pas à Paris même, mais bien à Reims. Mon cursus originel étant le baccalauréat en administration des affaires (BAA), ça change un peu du type d’études auquel je suis normalement habitué. Ce que je remarque en ce qui attrait à l’approche académique, c’est que les étudiants ici suivent un parcours pluridisciplinaire en sciences sociales. Les cours offerts relèvent à la fois du droit comme de l’histoire, en passant par la science politique et l’anthropologie, ce qui permet d’acquérir une base de connaissances très large.

En général, les classes ne dépassent pas les 30 personnes, ce qui permet une interaction élèves-professeurs très soutenue. La vie étudiante y est très inclusive, de façon similaire à l’UL et les implications dans des associations y sont développées. Le campus est établi dans un ancien collège jésuite entièrement rénové, c’est d’ailleurs l’un des aspects que je préfère le plus. C’est carrément une ambiance à la Harry Potter. C’est facile de se motiver à étudier lorsque l’environnement autour de soi s’y prête.

Si je suis partie loin de toi, Ulaval, c’est pour mieux te revenir. J’encourage d’ailleurs tous les étudiants à faire de même. On n’en revient que plus ouvert, lucide et émerveillé de la chance qu’on a d’être étudiant universitaire.

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