Les résidents de l’hôtel Ryadh Palm à Sousse, en Tunisie, ont eu une belle frousse le 30 octobre dernier, date à laquelle un homme s’est fait exploser sans faire de blessé.
L’homme, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée, a apparemment tenté de pénétrer dans l’hôtel par une porte arrière donnant accès sur la plage, tentative infructueuse puisque les « agents de sécurité » l’en ont empêché. Ils l’auraient poursuivi jusqu’au milieu de la plage où le kamikaze s’est infligé la mort. Selon ce qu’il est possible de voir des photos prises après l’attentat raté, la bombe ne semblait pas puissante, mais aurait pu faire quelques blessés si des individus s’étaient tenus dans un rayon de deux mètres de l’assaillant.
Dans un même temps, un autre homme a été arrêté à Monastir où il prévoyait se faire exploser sur le mausolée du père de la Tunisie, Habib Bourguiba.
Aucun groupe n’a à ce jour revendiqué les attentats ratés, mais nombreux sont ceux qui affirment qu’il s’agirait d’un groupe affilié à Ansar el-Chariya, lui-même allié d’Al-Qa’ida. Reconnu comme groupe terroriste par le gouvernement tunisien plus tôt cette année, il a été fondé par Abou Iyadh, lui-même « vétéran » de la guerre en Afghanistan contre les Soviétiques et reconnu coupable de « terrorisme international ». Il est recherché en Tunisie après sa libération lors d’une amnistie décrétée par le gouvernement après la chute du régime Ben Ali.
Quelques arrestations ont suivi ces deux événements ayant causé l’effroi à travers la Tunisie. En effet, le dernier attentat porté contre des touristes est survenu en 2002 contre une synagogue sur l’île de Djerba. Ces nouvelles prennent place dans un mois d’octobre plutôt meurtrier en Tunisie. Les affrontements entre la Garde nationale et les jihadistes ont laissé au moins huit morts du côté de la Garde nationale, ainsi que deux morts et plusieurs arrestations du côté des présumés terroristes.
Le lendemain, quelques jeunes (et moins jeunes) se sont rassemblés sur la plage de Sidi Bou Jafaâr pour offrir un concert de musique. Ce geste a pour but de démontrer que la violence n’affaiblira pas la solidarité sociale entre les Tunisiens et qu’elle n’a aucune légitimité en Tunisie.
Pendant ce temps, le dialogue national se poursuit et la nomination du prochain Premier ministre devrait survenir lundi après avoir été reportée samedi, faute de consensus. Les deux principales figures, Ahmed Mestiri (88 ans, soutenu par Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir) et Mohammed Ennaceur (79 ans, soutenu par les partis d’opposition), ont toutes deux travaillé du temps de Bourguiba. Le Premier ministre, après avoir été nommé, devra composer un cabinet de technocrates jusqu’aux prochaines élections qui devraient avoir lieu, si tout se passe bien et dans les délais prévus, d’ici six mois.