Vladimir Poutine a remporté le 4 mars dernier une victoire décisive et a ainsi obtenu un 3e mandat comme président de la République de Russie. Cependant, des opposants au président élu s’organisent déjà pour décrier des centaines de fraudes électorales répertoriées dans tout le pays. Analyse d’un couronnement présidentiel annoncé.

Une victoire voilée d’irrégularités pour Vladimir Poutine

Élections Russes

Vladimir Poutine a remporté le 4 mars dernier une victoire décisive et a ainsi obtenu un 3e mandat comme président de la République de Russie. Cependant, des opposants au président élu s’organisent déjà pour décrier des centaines de fraudes électorales répertoriées dans tout le pays. Analyse d’un couronnement présidentiel annoncé.

Marc-Antoine Rioux

Élection ou simulacre ?

Les nombreux sondages effectués au cours de la campagne présidentielle le démontraient très clairement, Vladimir Poutine n’a jamais été inquiété par ses adversaires. Selon Hélène LeBlanc, politologue et spécialiste de la Russie, l’élection présidentielle était plutôt une passation de pouvoir organisée par Poutine pour se légitimer devant les pouvoirs occidentaux. Madame LeBlanc en rajoute en affirmant que «le seul qui aurait pu faire un score intéressant, c’est le leader démocrate Iavlinski, que l’on a soigneusement écarté du scrutin en invalidant sa candidature.»

De plus, un nombre impressionnant de cas de fraudes est déjà recensé par la Commissions Électorale Centrale de Russie. Des images venant des caméras web installées dans le but de contrer le bourrage d’urnes circulent sur Internet, montrant des officiers électoraux insérant de faux votes dans les urnes électroniques. Aussi, certains résultats obtenus par Vladimir Poutine dans quelques régions électorales portent à questionnement. Par exemple, Poutine a été crédité de 99,76% dans la région partiellement indépendantiste de Tchétchénie, les autres candidats n’obtenant qu’entre 0,02% et 0,03% des votes.

Les opposants s’organisent

Alors que le parti présidentiel Russie Unie fête sa victoire, l’opposition s’organise. Après la manifestation organisée le lendemain de l’élection à Moscou et St-Petersburg, le Parti Communiste de Russie, le parti Iabloko et le parti Solidarnost s’organisent pour une nouvelle manifestation le 10 mars. La Ligue des électeurs russes a d’ailleurs fortement réagi aux résultats de l’élection par voix de communiqué : «Le 4 mars a été une insulte pour la société; les institutions de la présidence, du système électoral et du pouvoir russe dans son ensemble ont été discréditées». La Ligue compte d’ailleurs s’adresser à l’ONU pour que les plaintes de fraudes électorales soient traitées avec indépendance.

Poutine, président

De leur côté, les partisans de Vladimir Poutine se sont rassemblés dans le centre de Moscou pour écouter un discours de leur candidat élu. Poutine s’est déclaré très heureux du scrutin qu’il a qualifié d’ouvert et d’honnête. Il a aussi félicité les électeurs de ne pas avoir cédé aux grands mouvements de contestations émotifs qui ont secoué le pays pendant la campagne. Avec les modifications constitutionnelles que Medvedev et lui-même ont fait adopter, Poutine pourrait être président pour les douze prochaines années, le mandat présidentiel passant de 4 à 6 ans et étant renouvelable à 2 reprises.

 

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