Éditorial – Quand nos langues s’allient contre la Reine

Ce mois-ci, la thématique de la langue a été ébranlée par tous les changements nécessaires pour faire face à une pandémie. La situation a pourtant donné tout un sens à notre thématique : le discours politique avec ses points de presse quotidiens, le langage plastique avec entre autres le mouvement des arcs-en- ciel et notre langue comme point de départ de plusieurs élans de solidarité.

Par Léonie Faucher, rédactrice en chef

La situation du COVID-19
C’est dans un contexte particulier que l’équipe vous présente son dernier magazine de l’année scolaire 2019-2020, marquée par des événements sans- précédents reliés à la pandémie du COVID-19. Il faut dire que l’Université Laval a dû fermer ses portes sous les directives du gouvernement Legault, laissant beaucoup d’incertitudes chez tous les étudiants et les enseignants. Malgré les difficultés rencontrées dans la rédaction des articles (le travail à distance, les interviews qui s’annulent, l’interdiction de se rendre dans certains lieux), je suis fière de mon équipe qui a réussi à produire un contenu à la hauteur en se tournant parfois sur des dix sous pour changer de sujet. Certes, je ne ferai pas l’éloge de ce qui aurait pu être présenté dans le magazine, mais il faut dire que le virus a causé bien des émois dans notre équipe.

D’ailleurs, la publication du magazine du mois d’avril a été retardée, car plusieurs imprimeurs ont dû mettre sur pause leurs projets, n’étant pas considérés comme un service essentiel.

Tourner sa langue sept fois avant de parler
Lorsqu’est venu le choix de la dernière thématique avant les vacances estivales, l’équipe a choisi les langues. Non seulement, c’est l’outil de travail de tout journaliste, mais les langues constituent le système de communication qui différencie l’homme des animaux. Ce qui m’intéresse dans cette thématique, ce sont les enjeux qui sont soulevés par la langue au sein des sociétés. Sans prétendre avoir couvert toutes les problématiques dans un court 84 pages, la rédaction du présent magazine regroupe certaines d’entre elles.

Les enjeux de la langue
Le bal est ouvert à la page 10 par l’article de Lucie Bédet sur la langue universelle, soit l’esperanto. Créée pour supprimer les barrières de langues, elle vise à devenir un langage international pour faciliter les échanges. Également, Lucie élabore sur le doublage fait au Québec qui n’inclut pas les accents québécois, à la page 64.

À la page 14, Émile Bérubé-Lupien présente un film qui a fait « parler » l’auditoire puisqu’il ne contient ni dialogue ni musique. En effet, The Tribe laisse place au langage des signes, en plus d’offrir une expérience immersive dans les ressentis d’une personne malentendante. D’ailleurs, à la page 50, Mélissa Gaudreault traite du langage des signes en entretien avec la travailleuse sociale Annie Beaulieu qui travaille sur l’inclusion des personnes sourdes dans la société.

Ensuite, William Lapierre s’est entretenu avec Pascal Bérubé, chef intérimaire du Parti québécois, pour discuter de la modification de la Loi 101 (page 18). Puis, Andréi Audet s’est entretenu avec une enseignante de français au secondaire, Annik Bernèche, qui partage son expérience sur le terrain et ses observations quant à la vision qu’ont ses élèves sur la langue française (page 21).

Andréi présente un deuxième article en page 32, traitant de la féminisation des noms de métiers dans la langue française. Une féminisation pourrait aider à tendre vers une égalité sur le marché du travail, puisque nommer une réalité, c’est déjà la faire exister un peu plus.

La section société se poursuit avec d’autres enjeux de la langue française. Juliette Samson, dans un texte d’opinion à la page 26, explique sa vision des pratiques de l’Académie française qui laisserait peu de place aux femmes dans leurs rangs. C’est suivi par un article de Jimmy Lajoie-Boucher, qui expose l’origine des différents accents en s’intéressant en particulier à l’évolution de la langue française au Québec et en France.

À la page 34, William Dion, étudiant au baccalauréat en design graphique, présente une série de photographies argentiques qui illustrent le combat incessant entre la nature et l’urbanisme dans la ville de Québec.

Par la suite, Ludovic Dufour présente un article sur l’intégration des non- francophones qui viennent s’installer à Québec. Choc culturel et difficultés de compréhension du système sont décrits à la page 46.

Ce mois-ci, je me suis amusée à passer la quarantaine en rédigeant trois articles. Le premier, à la page 40, partage mon expérience sur le plagiat universitaire et les modalités importantes à connaître à l’Université Laval pour éviter des erreurs stressantes. Ensuite, après ma relecture du roman Frankenstein de Mary Shelley, j’en ai fait une critique en plaçant les enjeux sociétaux derrière le monstre à la page 60. Finalement, à la page 83, une création littéraire de ma plume figure pour faire rugir.

Le langage artistique
La cheffe de pupitre des arts, Emmy Lapointe, propose deux articles ce mois-ci. D’abord, elle fait une chronique inspirée du livre Pour qui je me prends de Lori Saint-Martin, qui retrace sa transition langagière de l’anglais au français (page 56). Puis, à la page 70, Emmy présente cinq sorties de livres qui pourraient intéresser les grands lecteurs.

C’est au tour de Marc-Antoine Auger de présenter 15 films en langue étrangère
qui pourraient intéresser les cinéphiles à la page 72. Entre films allemands,
mexicains, italiens et autres, j’ai moi-même écouté quelques-uns d’entre eux
après avoir lu son article. D’ailleurs, La dolce vita m’a particulièrement touchée 9 avec le personnage principal qui pratique lui aussi le journalisme.

Jessica Dufour, à la page 77, explique comment la pandémie a ébranlé le milieu culturel avec les fermetures des théâtres, des cinémas, des galeries d’art, etc. D’un point de vue positif, elle présente les initiatives numériques qui ont été prises pour continuer à partager l’art malgré la situation.

Finalement, à la page 80, Tommy Vachon et Véronique Michaud offrent une création visuelle sur le langage qui, pour être lu, fera tourner le magazine sur lui-même, en traitant de la métaphysique du langage.

Auteur / autrice

  • Léonie Faucher

    Passionnée de l'écriture, Léonie termine cette année son Baccalauréat en études et pratiques littéraires. Plus tard, elle vise l'enseignement de la littérature au collégial. Son parcours universitaire est marqué par son implication journalistique. Les mots et la photographie sont ses outils de prédilection. En tant que journaliste, les sujets sociaux, artistiques et les créations l'intéressent particulièrement.

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