Il y a 25 ans, lorsque j’étais au secondaire, les rencontres avec les conseillers d’orientation se résumaient pratiquement à consulter le livre sur les perspectives d’emploi et choisir une bonne « job payante » avec de belles conditions « pis un gros fonds de pension ». Moi j’étais de celle qui voulait faire ce qu’elle aimait. J’étais passionnée des communications et de tout ce qui est en lien avec la créativité. J’ai donc fait un programme préuniversitaire en lettres et communication. Une fois mon programme terminé, j’avais l’impression qu’autour de moi tout le monde s’alignait pour un métier précis qui allait les faire entrer dans le moule de la société. Je me trouvais donc un peu ridicule d’avoir fait ce que j’aimais à la place de penser à mon avenir…
Par Marie-Claude Giroux, journaliste collaboratrice
En 2001, j’ai repris le petit livre sur les perspectives d’emploi et il m’indiquait que le travail de bureau serait la solution parfaite pour entrer dans le moule. J’ai donc débuté une technique en bureautique pour devenir secrétaire. Grâce à ce travail, j’ai appris à être organisée, meilleure avec les chiffres et disciplinée. Par contre, mon côté créatif n’était pas exploité du tout, sauf si mettre de la couleur dans un fichier Excel compte… Bref, je ne me sentais pas à ma place du tout.
Malgré tout, j’ai poursuivi ce chemin pendant presque dix-sept ans sans broncher ou presque. En 2020, je n’ai pas besoin de dire grand-chose à part : pandémie et confinement… Pour ma part, ce fut la grande remise en question et la conclusion était simple : je n’aime plus mon travail, et ce, depuis très longtemps. Ça m’est apparu impossible de continuer à faire un travail qui ne me passionne pas pour les vingt prochaines années. C’est ainsi que j’ai décidé de faire un retour aux études à l’automne 2020 avec comme seul but : poser des actions pour faire ce que j’aime et ce qui me représente. Évidemment, je ne fais pas ça de façon désinvolte (quoique parfois oui…), j’ai peur. Peur d’être trop vieille pour le domaine des communications, peur de ne pas m’intégrer avec les jeunes étudiant.es, peur de ne pas trouver un travail dans ce domaine…et je pourrais continuer ainsi pendant longtemps. Par contre, j’ai décidé d’aller au-delà de mes peurs et d’éloigner ainsi le syndrome de l’imposteur qui m’habite. Comment je fais? Aussi simple que d’oser participer à des rencontres d’étudiant.es, de soumettre un texte pour le journal (héhé) et d’être figurante pour la vidéo promotionnelle de la Faculté des lettres et des sciences humaines! Ces initiatives me permettent de m’intégrer à la communauté étudiante, de sentir que j’ai ma place et ainsi vibrer au rythme de cet environnement. J’ai tellement à apprendre des jeunes dans ce milieu que je ne me vois pas faire mes études à distance sans créer de liens qui pourraient m’aider à confirmer que je suis à la bonne place.
À 42 ans, retourner aux études n’est pas si simple, mais faire un travail qui ne nous alimente plus est, pour moi, une façon de s’éteindre doucement.