Écho du campus : Observation, réflexion, hypothèse, expérimentation et fierté de réussite

Cette lettre ouverte a été rédigée par l’étudiant à la maitrise en sciences et technologies des aliments, Guillaume Desoutter.

Bonjour à toutes et à tous,

Par cette lettre ouverte à toute la communauté universitaire, je souhaiterais partager quelques convictions sur le développement durable au sein de l’Université. Je souligne tous les actes pris à ce jour, la sortie des investissements dans les hydrocarbures et une excellente gestion du patrimoine forestier. Mais j’estime que cela est relativement facile et que ce sont des actions à court terme pour satisfaire une logique financière et politique. Je ne suis guère un activiste du développement durable, mais j’estime tout de même que l’Université a un rôle sociétal bien plus important que les autres entités. Elle forme les citoyens de demain, mais pas seulement. Ces citoyens seront des acteurs politiques, économiques, sociaux et même internationaux. Pour enclencher un véritable mouvement de protection de notre présent afin d’avoir un avenir vivable, viable et équitable, je désire partager avec vous certaines constations qui me surprenne et une idée folle.

Ne vous êtes-vous jamais posé la question, en voyant les lumières des pavillons allumées à 23h00, mais qui peut bien travailler à cette heure-ci ? Bien souvent, personne. Alors pourquoi ces lumières allumées ? Je sais bien que l’électricité ne coûte pas si cher que cela, en comparaison à d’autres pays. Cependant faut-il attendre qu’Hydro-Québec nous charge de manière exorbitante pour prendre conscience que l’énergie est une denrée que nous devons préserver? Ce sont des habitudes que nous devons changer avant d’être au pied du mur. Il y a même des technologies qui peuvent nous aider. Pourquoi ne pas installer des détecteurs de mouvement qui géreraient la lumière ? En cas d’absence de mouvement, les lumières sont éteintes. On peut même imaginer les coupler avec la température et ainsi ne chauffer que les pièces utilisées.

Un autre sujet qui me porte à cœur : l’eau. Nous pouvons voir que dans certains pays, il y a des tensions pour l’eau. Nous avons la chance d’avoir des réserves d’eau douce. Lorsque je dis cela, on pense tout de suite à la région des Grands Lacs ou à la multitude de petits lacs dispersés à travers le pays. Le Canada n’est pas le pays aux milles lacs ? En fait, il y en a bien plus. Mais moi, je vous parle de la pluie et de la neige. Regardez dehors, ne voyez-vous pas toute cette eau qui finira aux égouts ou perdue dans les cours d’eau ? Je suis étudiant à la faculté de l’agriculture et de l’alimentation. Sans eau, nous n’avons pas de nourriture, d’où ma sensibilité pour la préserver autant que je le peux. N’y a-t-il aucun moyen de récupérer cette eau et l’utiliser pour développer des projets étudiants ? Imaginer placer des points de récupération de cette eau, comme des canaux ou des égouts à des endroits stratégiques dont le dénivelé est favorable. Cette eau n’est pas potable, vous me direz, et d’après la réglementation, on ne peut l’utiliser en état. Ne pourrait-elle pas se substituer pour les sanitaires ? A-t-on vraiment besoin d’une eau potable pour cela ? Un autre projet : la rendre potable par des moyens en accord avec des techniques sous employées comme la phyto-filtration. Ne serait-ce pas un projet novateur qui motiverait de nombreux étudiants et chercheurs ? Un bassin de rétention derrière le golf et le terrain de rugby ou utiliser les canaux présents dans les boisés du campus pour étudier ce phénomène merveilleux et renouvelable. Si le système fonctionne, on pourrait devenir moins dépendant en eau du réseau communal et ainsi sauver de nombreux mètres cube d’eau potable.

L’Université est l’établissement universitaire la plus en pointe en développement durable au Canada et la seconde dans le monde pour le classement five star. C’est une grande fierté pour moi, d’avoir fait mes études ici. Être carbone neutre est excellent, mais si nous regardons en détail, cela n’est vrai que grâce à la gestion de la forêt, qui est un piège à carbone tant qu’elle est en croissance. Mais en soi, le campus où nous sommes tous les jours, que fait-il ? J’aimerais tellement voir des bâtiments modernes et efficients énergiquement. Rêvons encore plus haut et plus loin, des bâtiments à énergie positive pour soutenir la communauté directe autour du campus. Que toute l’eau et les sources d’énergie soient optimisées pour rendre notre impact environnemental positif en plus de la partager avec les personnes qui nous entourent. Nous avons des Facultés à la pointe dans leur domaine respectif. Des étudiants et chercheurs internationaux, nos cerveaux, une communauté forte de plus de 50 000 personnes : forts de cette richesse intellectuelle, nous pouvons faire tellement d’actions qui pourraient avoir un impact sur ce monde. Soyons une référence internationale pour le développement durable.

Je vous remercie de votre attention pour ce projet fou auquel j’aspire pour l’Université Laval.

Auteur / autrice

Consulter le magazine