Photo : Comité Femmes ULaval

Lettre ouverte : la dignité et le sexe

Dans la foulée du phénomène #moiaussi, Impact Campus laisse la parole à tous les acteurs du milieu universitaire désirant s’exprimer librement sur la question du harcèlement sexuel. Aujourd’hui, nous publions la lettre ouverte du professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval (FSÉ) et président-fondateur du mouvement Humanisation, Gaston Marcotte.

La dignité et le sexe

L’unique solution proposée au grave problème d’harcèlement et d’abus sexuels qui continue de faire les manchettes est le retour des cours d’éducation sexuelle.

Actuellement, aucun cours de l’école obligatoire n’est fondé sur le respect de la dignité humaine, même pas les cours d’Éthique… Si les cours ne sont pas fondés sur la dignité humaine, les sociétés ne réussiront pas à transformer la phallocratie des machos encouragée par la télévision, internet et la pornographie.

Si l’on veut s’attaquer efficacement à la cause principale de ces comportements déshumanisants, il faut mettre l’enseignement de la dignité humaine au cœur de l’éducation familiale et scolaire. Tout être humain est, de par sa nature une fin en soi, donc à soi-même sa valeur absolue.

Or, ce qui est sa propre fin est sacré, digne d’un respect inconditionnel. Tout être humain, qui n’hérite qu’en potentiel son humanité, devrait pouvoir apprendre à connaitre les fondements de sa dignité et comment en respecter les exigences chez soi et chez autrui.

Vers le respect

Pour respecter le droit naturel des enfants et des adolescents à une éducation humanisante, l’école obligatoire doit être nécessairement fondée sur le respect de la dignité humaine.

Ce respect doit être enseigné dans tous les cours, et plus spécifiquement dans les cours d’éthique, d’éducation physique et d’éducation sexuelle où la relation humaine est centrale.

Or, ceci est présentement impossible puisque le ministère de l’Éducation n’a pas fait de la dignité humaine le fondement de l’éducation obligatoire. De fait, il n’en a même pas une définition.

Peut-on cesser de gaspiller temps, énergie et argent sur les effets du non-respect de la dignité humaine et les investir sur des cours axés sur son respect?


Gaston Marcotte

Professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval Président-fondateur du Mouvement Humanisation

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