Que peut-il bien se cacher dans les « breffages » ministériels du « premier gouvernement véritablement ouvert de l’histoire du Québec » ? Quels plans de conquête de l’humanité transpire du cahier de la ministre des Relations internationales pour qu’elle refuse catégoriquement de dévoiler ses informations ? Quelle hausse des droits de scolarité figure dans celui du ministre de l’Éducation pour qu’il n’ose même pas envoyer une version caviardée à l’« inoffensif » Devoir ?
Le gouvernement de l’ouverture la plus ouverte se cache derrière plus d’une quinzaine d’articles de lois pour éviter de remettre ses cahiers de « breffage » aux journalistes. Elle a entre autres recours à l’article 34 de la Loi sur l’accès à l’information qui indique qu’ « un document produit pour le compte d’un membre de l’Assemblée nationale n’est pas accessible, à moins que le membre ne le juge opportun ».
Autrement dit, aussi bien rêver avant de se voir remettre tout document sensible par un membre de l’Assemblée nationale. Il est triste de voir se concrétiser des peurs qui transforment notre « société démocratique » en une farce d’égalité et de liberté.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, de tous les ministères du gouvernement Couillard (qu’on rappelle ouvert comme une fenêtre de maison de campagne en plein été), seul celui du Tourisme a répondu à l’appel… en envoyant un document largement caviardé.
Mieux que rien ?
Bah, j’imagine que pour notre premier ministre, ce géant venu sauver le Québec au printemps dernier, capable de tout et de rien, nous, qui ressemblons à de minuscules fourmis, devons trouver cette « craquelette » d’ouverture plus que suffisante…
Le plus emmerdant dans cette histoire, c’est que ce sont les Québécois qui passent pour des « cancres » de l’accès à l’information. Pire que le gouvernement de Big Brother à Ottawa selon une étude dont parle Le Devoir.
Malgré ce que nos mères disaient – « ne cherche pas à qui la faute et trouve la solution! » – il faudrait peut-être quand même s’interroger sur la responsabilité de ce fiasco démocratique.
Qui sont les coupables ? Est-ce la faute de Philippe Couillard qui avait promis « le premier gouvernement véritablement ouvert de toute l’histoire du Québec de toute la vie » ? Vraiment, ce serait un peu facile! Doit-on mettre la faute sur les ministres qui suivent probablement les ordres ? Ce serait drôlement naïf!
Mais doit-on – encore ? – nous accuser en nous disant encore une fois que nous sommes les coupables ? Nous, les pauvres girouettes (mot lui aussi caviardé à l’Assemblée nationale) qui tournent et qui tournent et qui tournent en changeant d’idée toujours plus souvent ? Non! Suffit l’autoflagellation!
En voyant le ministre de l’Éducation tenter de sortir la tête hors de l’eau, coulant à flot d’une bourde qu’il a commise lui-même, ou bien la ministre des Relations internationales parler de saborder son propre ministère, je me dis que les cahiers, ils les ont peut-être simplement perdus.