Mythes et réalités sur les commotions cérébrales avec le professeur-chercheur lavallois Bradford James McFadyen qui, avec ses collègues Pierre Frémont et Isabelle Cossette, prononçait une conférence sur le sujet dans le cadre des festivités entourant le cinquantième anniversaire d’enseignement en physiothérapie à l’Université Laval.
Affirmation : Les commotions cérébrales ont les mêmes conséquences chez tous ceux qui en sont victimes.
Réponse : Mythe
« Lorsqu’il est question de commotions cérébrales, ce n’est jamais blanc ou noir. Plusieurs facteurs interviennent dans l’équation, dont le sexe, l’âge, l’historique de traumatismes à la tête, mais aussi des facteurs propres au moment où l’impact survient. C’est d’ailleurs ce qui empêche de généraliser les conséquences chez les commotionnés. Il n’existe pas de seuil à partir duquel on peut conclure avec certitude à un diagnostic de commotion cérébrale. »
Affirmation : Les commotions cérébrales sont plus fréquentes dans les sports de contact comme le football ou la boxe.
Réponse : Réalité
« C’est une réalité dans le sens où, de par la nature même des activités, les risques de subir un coup à la tête y sont plus fréquents. Mais, il ne faut pas se leurrer pour autant : tous les sports sont concernés à des degrés divers. Par exemple, le cheerleading, qui implique beaucoup de mouvements de gymnastique et de sauts, peut mener à des impacts sévères, surtout chez de jeunes pratiquants inexpérimentés. Le risque zéro, il faut le rappeler, n’existe tout simplement pas. »
Affirmation : Il est possible de prévenir les commotions cérébrales.
Réponse : Réalité
« On peut grandement réduire l’incidence de commotions cérébrales en améliorant les règles de jeu, en resserrant l’éducation et en sensibilisant davantage les différents acteurs impliqués. Il ne faut pas négliger non plus la préparation physique et l’équipement qui ont tous deux des rôles majeurs à jouer. D’ailleurs, même s’ils ne sont pas des gages de protection contre les commotions cérébrales, les casques et autres équipements de protection aident tout de même à réduire la gravité de certains impacts pouvant les causer. »
Affirmation : Les symptômes d’une commotion cérébrale sont toujours apparents.
Réponse : Mythe
« Plusieurs commotions cérébrales passent sous le radar parce que les intervenants qui sont censés les détecter ne sont pas assez bien formés. Plus important encore, les tests actuellement utilisés sur le terrain sont trop isolés, c’est-à-dire qu’ils ne tiennent compte que de quelques symptômes et non de l’ensemble du portrait clinique. Il y a vraiment une place à l’amélioration de la sensibilité de ces derniers. »
Affirmation : Les commotions cérébrales seront, un jour, histoire du passé.
Réponse : Mythe
« Il est vrai que l’on comprend mieux les commotions cérébrales qu’il y a dix ans. Ceci étant dit, il y a encore beaucoup de progrès à faire en ce qui a trait à leur dépistage, à leur traitement ainsi qu’à leur suivi. Et je ne parle pas du décalage qui existe entre ce que les données probantes disent et ce qui est fait sur le terrain. Il y a, plus que jamais, un grand besoin d’éducation et de sensibilisation en la matière. »