Faire connaître son village par la voie des arts

Stacy-Ann Oliver, une étudiante à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval, nous rappelle, avec son œuvre inspirée de son village natal, que plusieurs villages de régions vivent avec une fragilité économique constante.

Photo : Alix Villeneuve
Photo : Alix Villeneuve

En exposition au Salon de la forêt à l’Université en fin de semaine dernière, l’artiste a présenté une immense fresque représentant Lebel-sur-Quévillon, un village situé en Jamésie dans le Nord-du-Québec. On y voit une forêt surplombée par une usine désaffectée.

L’inspiration lui est venue de son sujet de recherche: le sentiment d’appartenance. Fortement attachée à sa communauté, née de l’industrie forestière, son œuvre est une représentation du paysage qui l’a entourée tant d’années lorsqu’elle vivait dans son village.

 

Celle qui veut vivre des arts concède malheureusement que ses perspectives d’emploi sont bien limitées dans sa région. « Il n’y a même pas de centre culturel », nous dit celle qui désire tout de même garder un pied-à-terre chez elle, en Jamésie.

« J’ai l’intention de garder toujours une attache là-bas. Un chalet par exemple. Mais vu le travail que je fais, je ne peux pas vraiment rester là-bas malheureusement. Peut-être qu’un jour je vais réussir à traficoter quelque chose pour être plus là-bas qu’en ville. »

Forcés à la fermeture

La fermeture des villages est malheureusement une réalité dans sa région. En 1998, la Jamésie a connu la fermeture de la ville minière de Joutel après 40 ans d’activité.

Stacy-Ann Oliver et sa communauté ont vécu cette peur lorsque l’usine forestière de Lebel-sur-Quévillon a interrompu ses services en novembre 2005, fermant ainsi la principale motivation de s’établir dans le village. Près de 700 salariés se sont retrouvés sans emploi et une vague d’émigration a suivi.

« [Après la fermeture, c’était un] branle-bas de combat, il faut garder notre communauté, il faut garder notre ville, le maire avec le gouvernement fait des pieds et des mains pour que la ville survive. »

Depuis, la communauté est toujours à la recherche d’un moyen pour relancer cette usine qui fait toujours partie du paysage local.

Un signe encourageant de vitalité économique et culturelle selon elle, le village a obtenu en janvier dernier une licence pour ouvrir sa première station de radio communautaire. « C’est la roue qui recommence à tourner », affirme la jeune femme.

En 2011, selon les données de Statistique Canada, la communauté de Lebel-sur-Quévillon comptait 2159 habitants. Une baisse de 20 % par rapport à 2006.

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