Nouvelles politiques culturelle et urbaine 2025-2030 pour la ville de Québec

Ces deux dernières semaines, la ville de Québec a annoncé ajouter 11 M$ pour favoriser l’accès à la culture, ainsi que 10,2 M$ pour répondre aux défis environnementaux auxquels fait face la capitale d’envergure internationale, qui aujourd’hui cherche à se tenir à la hauteur de sa réputation.

ARTS CULTURE ET PATRIMOINE

La Ville de Québec a dévoilé le 13 novembre sa Politique culturelle 2025-2030, saluée par Culture Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches (CCNCA) : « Cette politique réitère l’importance des arts, de la culture et du patrimoine dans l’ADN et le rayonnement de Québec aux niveaux local, national et international. »

Depuis deux décennies, la Ville de Québec a transformé son paysage culturel, mettant en valeur son patrimoine et ses atouts distinctifs tout en renforçant ses liens avec la francophonie mondiale. Annuellement, celle-ci soutient :

45 festivals et grands événements
50 expositions extérieures
32 lieux de diffusion
550 événements locaux
3 000 activités en bibliothèque
Des centaines d’activités culturelles gratuites
Un réseau de scènes extérieures

Cette dynamique a permis à la ville de se moderniser, d’enrichir son urbanisme et a amplifié sa création artistique. En 2008, lors de son 400e anniversaire, la ville a misé sur des événements marquants et les talents locaux, soutenant également la relève artistique pour freiner l’exode des créateurs. En 2015, quatre visions culturelles ont été établies : développement culturel, pratique amateur, art public et développement de la Bibliothèque Gabrielle-Roy. Récemment, deux nouvelles orientations – patrimoine et événements – ont enrichi ces axes.

La Politique culturelle 2025-2030 réaffirme ainsi une approche basée sur :

Soutien et partenariat : « contribuer au financement de la culture et jouer un rôle de facilitateur auprès des différents bailleurs de fonds pour mieux appuyer le milieu, favoriser des actions de mutualisations » ;
Accessibilité et inclusion : « accroître l’accès aux activités et aux lieux culturels partout sur le territoire et à l’année, proposer une offre qui reflète la diversité culturelle de la capitale » ;
Communication et Rayonnement : « réaffirmer le positionnement de la ville en matière de culture, assurer la découvrabilité et la visibilité de l’offre culturelle de Québec en combinant les différents types de communications. »

Cette politique aspire à positionner Québec comme une capitale culturelle francophone inclusive et innovante, accessible à tous et diversifiée. En mettant la culture au cœur de son développement durable, elle vise à renforcer la cohésion sociale et la santé collective.

Parmi ses valeurs clés figurent :

Fierté : faire rayonner la culture localement et internationalement.
Collaboration : unir les acteurs culturels pour une meilleure intégration sur tout le territoire.
Créativité : encourager des solutions novatrices face aux défis culturels.

L’objectif central est de dynamiser la vitalité culturelle de Québec et d’élargir son rayonnement, facilitant l’accès aux lieux artistiques et patrimoniaux pour tous, sans exclusion, et promouvant une culture de proximité reflétant les besoins de la communauté. Afin d’y arriver, la ville amende son budget accordé à la culture, devant éventuellement lui permettre de passer de 44 M$ en 2024 à 55 M$ d’ici 2030 :

Le CCNCA a participé activement à son élaboration et insiste sur l’importance de mesures concrètes et de ressources suffisantes pour soutenir les artistes et organismes. L’Entente de développement culturel 2024-2027 est perçue comme une base prometteuse, mais le CCNCA appelle à des efforts accrus pour concrétiser les ambitions de la politique et maintenir la culture au centre de la vie communautaire. Bien que le milieu professionnel se réjouisse des orientations et priorités définies dans la Politique, il reste attentif aux actions qui seront effectivement mises en œuvre dans les mois et années à venir (notamment, une augmentation tangible des moyens disponibles pour les artistes et les organismes culturels professionnels) pour évaluer leur impact :

À cet effet, la ville dévoile une première initiative issue de sa Politique culturelle : un Répertoire inédit des œuvres d’art public à Québec. Ce dernier recense plus de 500 créations réparties sur l’ensemble du territoire. Les utilisateurs peuvent y naviguer grâce à des outils de recherche incluant une carte interactive, les arrondissements ou quartiers, ainsi que des critères comme les artistes, les catégories ou les périodes historiques.

AFFAIRES URBAINES

Ce jeudi 7 novembre, la Ville de Québec annonce également s’engager activement dans une démarche de développement durable, intégrant les dimensions environnementales, économiques et sociales pour assurer un avenir harmonieux à sa communauté. Cette approche vise à lutter contre les changements climatiques, préserver la biodiversité et les ressources, promouvoir la cohésion sociale et encourager des modes de production et de consommation responsables.

Inspirée par le Programme 2030 des Nations Unies et ses 17 objectifs de développement durable, la ville a élaboré une stratégie articulée autour de cinq défis majeurs :

Cohésion sociale : Valoriser la diversité de la population, renforcer les réseaux communautaires, assurer la sécurité et prévenir les inégalités sociales.
Santé globale : Garantir un accès équitable aux services essentiels, aux activités culturelles et récréatives, instaurer un système alimentaire local de qualité et offrir des espaces publics conviviaux.
Décarbonation : Favoriser la mobilité active, améliorer l’attractivité du transport en commun, utiliser des énergies renouvelables et mettre en place des mesures de captation du carbone.
Résilience : Aménager le territoire pour minimiser les risques climatiques, préserver les ressources en eau, protéger la biodiversité et créer des milieux de vie inclusifs.
Transition : Informer et mobiliser la collectivité sur les enjeux du développement durable, encourager l’innovation, adopter un modèle économique équilibré et promouvoir l’économie circulaire.

Pour concrétiser ces orientations, la ville a mis en place deux plans d’action spécifiques :

Plan de transition et d’action climatique : Il aborde les défis de la décarbonation, de la résilience et de la transition, avec des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et adapter la ville aux impacts climatiques.
Plan d’action solidaire : Il traite des enjeux de cohésion sociale, de santé globale et de transition, en mettant l’accent sur l’inclusion, l’équité et le bien-être des citoyens.

À cet effet, la capitale investira 7 millions de dollars pour financer trois programmes clés :

Plan de décarbonation pour les bâtiments non municipaux : Avec un budget de 4,5 M$ (dont 4,3 M$ du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030), ce programme soutient les organismes à but non lucratif, coopératives, propriétaires de bâtiments patrimoniaux et syndicats de copropriété. Il vise la réduction de l’usage des énergies fossiles, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la promotion de la mobilité durable. Les projets doivent être soumis avant le 31 janvier 2025 via le site Web de la ville.

Fonds pour soutenir les projets durables en habitation : Ce fonds encourage la construction de logements intégrant des innovations en performance énergétique, réduction de l’empreinte carbone, ou adaptation aux changements climatiques. Les organismes et promoteurs intéressés doivent proposer leurs projets avant le 31 janvier 2025.

Accélérateur de la transition écologique : Doté de 2,5 M$ (dont 500 000 $ de Desjardins), ce programme, géré par le Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD), cible les OBNL, coopératives et établissements d’enseignement. Il finance des projets contribuant à la transition écologique, notamment par la réduction des gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité, ou l’économie circulaire. La soumission des projets est ouverte jusqu’au 3 février 2025.

Les initiatives soutenues par ces programmes ont déjà prouvé leur impact, comme la création d’un réseau de livraison à vélo cargo dans le Vieux-Québec et d’une réserve foncière de canopée dans certains quartiers. Ces initiatives reflètent la volonté de Québec de devenir une ville plus juste, écologique et prospère, en impliquant activement sa population dans la construction d’un avenir durable.

Déneigement 2024-2025 : la Ville investit pour augmenter la fiabilité de ses données :

Par ailleurs, la ville de Québec prévoit d’investir 3,2 M$ sur quatre ans pour moderniser ses opérations de déneigement grâce à un système de télémétrie. En équipant 500 véhicules de GPS, la ville collectera des données en temps réel sur les trajets, les kilomètres déneigés et les matériaux utilisés. Ce système automatisé remplacera les enregistrements manuels, augmentant la précision des données et optimisant la prise de décisions. Le déploiement se fera en trois phases : essais en 2024-2025, optimisation des parcours en 2025-2026, et création d’une carte publique en 2026-2027, pour offrir aux citoyens une meilleure visibilité sur les opérations.

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Auteur / autrice

Léon Bodier

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